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insomnies

mercredi 22 avril 2020 - Ce qui nous empêche

ce matin, c’était à quatre et demie qu’elle est arrivée : elle s’est levée et moi, je ne dormais pas depuis une heure quarante cinq (zéro un deux points quatre cinq pour être un peu plus proche de la réalité) disait le nino – j’en étais où, je ne sais plus, probablement à cette épidémie pandémiesque – je pensais aussi à la Commune ; je pensais aussi à Aldo, et aussi à ces jours heureux (comme disait l’autre jésuitenfumé) (salaud)(censuré) – je me souviens je crois qu’il s’agissait de crâne d’œuf (toujours appointé par la République qui n’est pas chienne avec ses serviteurs, ses valets, ses larbins – ce qui paraît à peu près normal vu que ce sont eux qui lui imposent les lois), crâne d’œuf donc (image du jour) (derrière lui, qui sort de l’hélico caméra à l’épaule, c’est Ray Depardon) (il en a fait un assez beau film interdit par le pouvoir - aka crâne d’œuf soi-même - pendant un bon moment) crâne d’œuf et de son peigne qui disait « nous faisons ce métier principalement pour être aimés » - il parlait des politiciens, il n’était encore qu’au Louvre, emplacement d’alors de ce ministère des finances, tu avoueras que la République n’était pas regardante non plus pour loger ses commis – drôle d’idée ? et l’accordéon alors ? - (c’est l’ancien temps, sinon l’ancien régime, le petit nouveau n’en a cure mais malgré tout et malheureusement, il louche – moi aussi dans le temps : l’orthoptiste vivait dans un rez-de-chaussée juste à côté du cirque, à sa fenêtre n’était point de rideau, on voyait ses machines du trottoir, j’avais à suivre de mon œil pratiquement aveugle les évolutions de Dingo, si je me souviens bien : l’ancien temps, oui) – puis durant quelques heures aussi, je pensais au travail (– c’est une idée que de terminer les choses ainsi) – au loin dans les oranges la lune en croissant apparaissait

à la réflexion, il se peut que ces insomnies m’empêchent de rêver

ce sont des insomnies qui m’assaillent depuis ces temps-là – je m’en accommode, j’écoutais à la radio d’alors les mémoires d’outre-tombe – peut-être étaient-elles lues par un acteur (je vois sa tête comme j’entends sa voix, mais son nom m’échappe- Jean Narboni peut-être bien ? non, lui était critique) (Jean Negroni plutôt ? Je ne sais plus…) - probablement : la radio d’alors, la nuit, comme aujourd’hui peut-être – je ne l’écoute plus – la nuit j’aimais assez – il y a peu il y avait une nuit François Truffaut dans le poste, ça n’a pas changé – ou alors un peu seulement (je serais allé voir sur le programme pour me renseigner immédiatement mais là, vous je ne sais pas, mais moi, le réseau m’emmerde – « excusez-moi d’être trivial » était une parole de J. l’un des grands-pères des enfants (mais elles n’en connurent qu’un, ainsi que moi) il y aura cette histoire à conter, certainement, mais je ne sais pas conter : il faudrait que j’apprenne – cette affaire (Christian Salmon) ce « story-telling » dont j’avais suivi (avec un écœurement complet) un cours ouvert massivement en ligne (COMEL alias MOOC c’est quand même plus « fun » - acronyme de la plate-forme dédiée) – je crois institué par l’université de Bordeaux – j’avais pourtant la ferme intention de m’en emparer (si je cherche, je trouve le dossier correspondant) (pas si simple…) mais premièrement l’évaluation comparative ça va bien, deuxièmement par les pairs c’est trop – fuck off : d’ailleurs jamais personne n’a répondu à mes appels réitérés et réitérés encore pour travailler ce mode de contrôle des connaissances (comme si on avait besoin d’être contrôlé : fuck off une deuxième fois) ; cette attitude (la non-réponse) est très prisée du monde professionnel (je ne le mets pas une troisième fois, mais je le pense assez fort)