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la Bourboule

dimanche 5 avril 2020 - Ce qui nous empêche

en sommes-nous arrivés au stade suprême, le plus achevé, de l’individualisme ? Les vieilles gens meurent seules – je pense à B. - je pense à son fils et à ses autres enfants - et personne ne se révolte, personne (pas même moi) ne s’élève contre cette attitude ignoble (ou alors à peine) qui impose une fin de vie solitaire, muette douloureuse inhumaine sans compter l’incompréhension ressentie par les aliénés comme on ne dit plus, la santé (la nôtre évidemment) d’abord – il y a quelque chose de tellement pourri dans cette façon de penser d’abord à nos approvisionnements, à nos masques de mettre en lumière la performance de ces trains à grande vitesse qui transportent ici ou là les malades : les vieilles gens meurent seules – je pense à M. dans son appartement d’Alibert - "les amis des cheveux blancs" : zéro nouvelle… on ne peut pas faire l’impossible non plus - le pire est à venir disait l’autre embarbé hier soir – ah oui ? pour qui ? tu sais quoi, il fait gris et il fait froid, une heure nous a été retirée (et pourquoi ? faire des économies de pétrole et pour comprendre la vraie importance des choses) – dieu merci (comme disait ma grand-mère) je n’ai pas la télé – à la radio on a remplacé un ignoble par un idiot (je ne capte que celle de l’état – plus pour longtemps d’état d’ailleurs) la Sybile successeuse de mon chou (la reine du karaoké et lui le roi de l’okoumé : qu’est-ce qu’il devient ?) va mettre dans cette maison ronde de cet ordre qu’on lui a inculqué en torsion de neurones dans ces écoles magnifiques que le monde entier nous envie – l’envie, oui (ah Johnny et JJG)) -

on allait téléphoner à la poste, elle se trouvait sur les bords de la rivière – ou du canal - qu’il y a à la Bourboule – je ne sais pas – je serais allé voir tu vois – l’organisateur des choses numériques m’a envoyé un texto : deux euros pour cinquante méga ça vous tente ? dites oui par retour de sms – on ne se réjouit de la disparition de personne – il fait un temps d’est, on se couvre et on marche – on tente de comprendre sa chance – le souvenir de la nuit du lundi au mardi