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Le retour du jeudi

jeudi 23 avril 2020 - Ce qui nous empêche

Attention : en fin de billet la missive bloguée par une directrice d’école - pour ne pas oublier.
l’image du jour : la maison du vieux comédien qu’il brûle, comme l’allégorie du système qui gouverne le monde

sur pendant le week-end, les journaux d’ici sont publiés à un rythme plus soutenu – je décide (ou vais-je décider ?) d’aller plus vite aussi dans la publication des journaux d’ici – il est temps de pervertir le rythme du journal ? Le problème de la perversion est particulièrement aigu parce que réellement tellement contemporain – ce n’est pas une voie de sortie, non plus qu’une faille ici (ici je veux dire chez moi – dans mon âme mon esprit ma psyché mon inconscient mon for intérieur mon être ma vie mon néant ma personne enfin mes genoux, mais j’en passe et des plus drôles) c’est une éventualité – ici l’entrefilet du billet du jour plwe
*trois jours d’un coup - ce n’est pas qu’on recule, jte dirais - un certain nombre de personnes atteintes dans l’entourage en ont réchappé, et l’ambiance est toujours aussi salingue - une lettre d’une enseignante, sur un blog de médiapart et un point de vue qu’on partage en (pratiquement) tous points - on la publiera peut-être ici si le cœur en dit - aujourd’hui, comme après tous les mercredis, c’est le retour du jeudi - fuck off cette saloperie (on mettra ce qu’on voudra sous cette appellation - qui, comme un gant pourtant, va au tenant du ministère de l’éduc-nat - à votre bon cœur msieurs dames) (c’est au delà de la colère, si tu veux mon avis) – bien aimé aussi ce qu’en dit sur l’appel des appels Roland Gori -

dans l’à-voix-nue de Georges-Arthur Goldschmidt «  je n’ai aucune raison d’être là » (rescapé, pas survivant) on apprend qu’il a marié une femme dont la famille vivait à Belleville – à écouter en revenant – « elle est la preuve même de ce que nous sommes »à propos de l’écriture : j’adore ça – j’en ai qu’un numéro – si les autres sont là, nous verrons, mais nous nous munirons d’un de ses livres assez rapidement – sans rapport aucun, en lecture l’histoire de l’art d’Ernst Gombrich, chez Phaidon

(épisode 1) le ciel était clair, les nuages absents, les étoiles par milliers/millions/milliards qui peut savoir - dans le ciel du soir, une lumière passait : était-il dix heures, dix heures et demie quelque chose ? - elle fut suivie par une autre, puis une autre – ces trois-là, je ne les vis point mais on m’en avertit – je regardai : une puis une autre, puis une autre puis une autre, une trentaine de ces petites lumières – ainsi que des avions éloignés, sud ouest/nord est – j’ai pensé à des manœuvres de l’OTAN, j’ai pensé à la guerre (tu vois comme je suis influençable) (un type à étoiles avait surnommé ça « le machin » - tu te souviens) (l’homme providentiel, l’État providence – minus élevé à la providence (on disait « la pro ») où enseignait bobonne) - j’ai pensé à ce minuscule truc de peut-être quelques dizaines de nanomètres, à notre goût pour ce qu’on nomme les nanotechnologies – il faisait nuit, la grande ourse se dessinait au dessus de moi – j’ai pensé à l’orbite géostationnaire en essayant de me remémorer ces années-là, où le problème était d’en calculer la distance à notre planète (ainsi qu’un problème de robinet, un problème simpliste…) -

Je poste ici cette lettre qui indique les conditions du dix sept mars et les attendus pour le onze mai pour des subordonnés de l’État appelés fonctionnaires - j’italique mais je partage pratiquement tous les points évoqués.

Ce matin, j’arpente la maison avec un sentiment détestable. C’est une boule dans la gorge, un amas de fer en fusion au cœur de ma poitrine, une brûlure acide sur les yeux. Ce sont des tremblements, un souffle court, un cyclone de pensées qui se déchaîne dans mon crâne. Je repense au mardi 17 mars.
Ce jour là, je me réveille à sept heures et je me prépare à aller à l’école, accueillir les enfants de soignants. Le confinement a été décrété le jeudi d’avant. Depuis, je suis sur des charbons ardents, ne dormant que quelques heures par nuit, tâchant de garder la tête froide au milieu des quinze injonctions contradictoires que je reçois chaque jour depuis, tâchant de mettre en place un semblant d’organisation dans cette débâcle, dans le fait que notre chère Institution nous livre à nous-mêmes. Les collègues, les parents, tout le monde attendent que je gère le bordel, que je donne des consignes, alors que moi, je ne sais pas ce que je suis censée mettre en place. Rien ne fonctionne, les serveurs craquent, rien n’est prêt. Tout ce que l’Institution parvient à faire, c’est bombarder la boîte mail de l’école d’ordres flous, inapplicables voire irresponsables, pour envoyer un contre-ordre une heure après alors que j’ai déjà appelé tout le monde, couru partout pour mettre en place des choses. Au milieu de la tempête, chaque membre de l’équipe est à son poste, répond présent.e, tient la barre et la marée.
L’école n’a pas été désinfectée durant le week-end, tout le monde est parti, ahuri par l’annonce de la fermeture alors que le Sinistre de l’Éducation Nationale avait dit le jeudi matin que les écoles ne fermeraient pas. Des mensonges, encore et toujours. On était sonné.e.s. N’empêche, depuis le retour des vacances de février, on regardait tous ce qui se passait en Espagne, en Italie, on ne comprenait pas pourquoi nous, on gardait les écoles ouvertes. On attendait la fermeture. On a quand même laissé les gamins grouiller dans les écoles pendant quinze jours après les vacances d’hiver. Certains revenait de Savoie, d’Italie... Un collègue aussi.
C’est mardi. Il est huit heures. Tout le monde doit rester chez soi et moi, je monte sur mon vélo, comme d’habitude.
Non, ce n’est pas comme d’habitude, il n’y a aucune voiture dans les rues, mes jambes sont en plomb. Quand je vais arriver, je ne vais pas retrouver avec plaisir mes collègues et pas seulement mes collègues enseignant.e.s de la fine équipe mais aussi F., l’AVS, C., la femme de ménage, D. et L. les "filles de la cantine", A., N., Q., M., L., S et tous les autres anim’s, tous les adultes qui transmettent, écoutent, soignent les bobos physiques ou les blessures du cœur, encouragent, disputent, recadrent, expliquent, bref, toutes celles et ceux qui contribuent à faire grandir des minots de 6 à 11 ans. 
A toutes les raclures de bidet de l’Etat qui utilisent, dans leur novlangue bêtifiante, le mot "accueil" à tout bout de champ : non, saloperies de peignes-cul, on n’accueille pas à l’école. On accompagne, on apprend aux élèves, on apprend avec eux/elles, on aide, on contribue à ce que le/la futur.e adulte qui est en face de nous devienne lui ou elle, on espère former des esprits libres, capables de faire des choix raisonnés, d’avoir suffisamment de confiance en eux/elles pour choisir leur voie, pour en changer pourquoi pas, pour vivre leur vie et l’aimer et pour s’opposer. Nous ne formons pas des petits soldats, nous tâchons de favoriser l’envol d’esprits libres. Nous tâchons de garantir chaque jour tout cela avec une boussole permanente : la sécurité physique, morale et affective de chacun.e, adulte ou élève.
Nous construisons une petite société, dans la classe, dans l’école. On sait que le plat préféré de M., ce sont les lasagnes avec des boulettes de viande et qu’elle aime que chaque chose soit à sa place, on sait qu’E., derrière son allure de "caillera" est un garçon intelligent, motivé qui doit simplement apprendre à canaliser à bon escient son mental de compétiteur, on sait que M. va être très déçu ne pas pouvoir faire l’échange avec les élèves de latin-grec de 5è du collège, on sait qu’I. aura sans doute décroché à la reprise mais qu’on sera là, les élèves et moi, toute l’équipe des CM1-CM2 "Poudlard", pour l’aider à remonter sur le bateau.
 Nous ne faisons pas un simple "accueil", petits protozoaires de carnaval ! 
Alors non, ce mardi 17 mars, ce n’est pas comme d’habitude. Je me rends à l’école pour "accueillir" : traduction, pour faire de la garderie auprès d’enfants que je connais, dont un qui est mon élève. La masse dans ma poitrine devient plus lourde à mesure que j’avance sur le boulevard et puis, d’un coup, je ne peux plus bouger. Je tremble de tous mes membres et un torrent de larmes me monte aux yeux. Pour la première fois de ma vie, je me rends sur mon lieu de travail avec une nouvelle compagne : la terreur. Le bâtiment, déjà glauque d’habitude, dégage une aura de château hanté. La maman de G. et A. est déjà là, mon collègue B. discute gentiment avec elle au portail et récupère les loulous. On se regarde, on tâche toutes les deux de cacher nos mines décrépites.
Je sais qu’à partir du moment où je vais franchir le seuil de la porte, je ne serai plus protégée, les élèves non plus, mes collègues non plus, c’est terrible, c’est l’antithèse de mon postulat quotidien. Pendant toute la journée, nous allons "occuper" au mieux les élèves qui sont redevenus des enfants. Pendant toute la journée, je ne vais plus voir mon petit G. comme l’élève sérieux, espiègle et sympathique que je connais mais comme un danger potentiel. Je vais me maîtriser toute la journée, poker face, tâchant de rassurer les pauvres pitchous qui n’ont rien demandé, de leur sourire et, en même temps, de me reculer à chaque fois qu’ils font un pas vers moi. Je vais répondre aux appels de dix parents dans un sentiment d’impuissance. Je vais rester la plus stoïque possible en écoutant le père de N., infirmier en réa, me hurler littéralement dessus, devant A. et G. qui me regardent avec leurs grands yeux. Je vais raccrocher en leur disant, sans en penser un mot, qu’ils ne faut pas qu’ils s’inquiètent, que tout va bien. Je leur mens. J’ai le cœur déchiré.
Au quotidien, les élèves sont toujours ma planche de salut, l’école mon sanctuaire. Ce mardi 17 mars, tout s’écroule. Le monde extérieur, celui de l’absurdité des adultes, a envahi notre royaume, franchi les murailles qui ne nous protègent plus. Je rentre dans ma salle de classe, je regarde les tables, les chaises, les craies, les livres, les cahiers, les jeux, les tapis, les poignées de porte, les ordinateurs, je vois les petites mains de mes 25 élèves parcourir tout ça, je vois le COVID danser joyeusement là où nous nous tenions tous.tes, insouciant.e.s, il y a seulement quelques jours. Je regarde G. et A. et je vois des nids à microbes. Bien sûr, j’ai déjà ramené à la maison des virus "école", bien carabinés, mais là, là, quelque chose se fissure.
Je me regarde dans un miroir du Riséd, je me vois dans ma classe entourée par mes élèves, souriant.e.s, prêt.e.s à en découdre avec le reste du programme de grammaire, motivé.e.s, s’encourageant les un.e.s les autres. Le miroir se fissure, la fêlure grandit, s’élargit puis le verre craque, s’effondre et se brise sur le sol, en mille morceaux.
Au quotidien, les élèves sont ma planche de salut, ma classe, ma République de Platon. Après un moment difficile, le recueil du témoignage d’un élève battu, agressé, violé, après un entretien avec un parent d’élève agressif qui a confondu les mots directrice et punching-ball, après la découverte de nouvelles crasses d’un collègue malfaisant, après un gros coup de baisse de moral, un sentiment de vider l’océan avec une petite cuillère, après parfois quelques pleurs derrière la cantine et une accolade pleine de soutien de D., la cheffe de la "restau", je me dis que je n’aurai pas la force de terminer la journée.
Puis je pense à mes élèves, je pense à A. qui va venir me demander sa ceinture de mesures avec une politesse, une déférence et un respect qui pourraient servir d’exemple à tous les adultes du monde ; je pense à J. auprès de qui je vais encore devoir déployer des trésors de théâtralité pour qu’elle parvienne à s’exprimer devant le groupe classe en dépassant les trois décibels ; je pense à F. qui va encore faire l’imbécile en montant les escaliers parce qu’il ne peut pas s’empêcher d’en faire une mais qui va me lancer un grand sourire pseudo-désolé dès que je l’aurai interpellé avec une fausse-grosse voix-fâchée-surjouée, je rirai intérieurement en pensant "qu’il sait quand même y faire, ce que petit con !". Je pense à nos conseils de classe où il y a toujours quelqu’un pour adresser ses remerciements, ses félicitations, ses encouragements aux autres, parfois à moi aussi. Je pense à nos conseils de délégués, ces moments magiques où enseignant.e.s, anim’s et élèves discutent de la vie de l’école, prennent des décisions, ensemble, pour améliorer le quotidien. Je pense à N. qui est un peu perdu sur les divisions posées mais qui aura le déclic, j’en suis sûre. Je pense à cette pépite collective, cette joie mutuelle, ce trésor commun que nous partagerons quand viendra le son du "ça y est maîtresse, j’ai compris !!".
A tous les relents de pets du gouvernement et du patronat : je suis enseignante pour cette relation, pour ces relations. Je ne suis pas enseignante pour voir mes élèves comme des dangers dont il faudrait se préserver. Je ne suis pas enseignante pour permettre au MEDEF de continuer la gabegie, pour continuer à engraisser les actionnaires qui n’ont renoncé ni aux dividendes, ni à l’ISF, dans ce bel effort national qu’on exige de tous les gueux et surtout des gueuses parce que, comme l’a dit la grande dame Taubira, c’est une bande de femmes qui tient le pays actuellement. Je ne suis pas enseignante pour que les parents puissent être libérés de leurs enfants simplement pour pouvoir redevenir corvéables. Je ne suis pas enseignante pour l’économie, je suis enseignante pour des valeurs non marchandes, toutes ces choses incompréhensibles, inaccessibles à votre tête d’ectoplasmes et à votre cœur de pierre. Ce mardi 17 mars, pour garantir "l’accueil", j’ai ressenti des sentiments que je ne veux plus avoir à ressentir à l’école : la terreur absolue et le mensonge.
Hier soir, le paltoquet qui nous sert de Président et ce matin, l’Oncle Fétide de l’Éducation Nationale, ont annoncé, dans une arrogance crasse, que les crèches, les écoles, collèges et lycées seraient rouverts le 11 mai, soi-disant pour palier aux inégalités qui se creusent trop avec l’enseignement à distance. Ah ! "l’enseignement à distance", encore une belle expression orwellienne ! On n’enseigne pas "à distance", enseigner, c’est une relation, des interactions, des échanges, de la construction collective. Tout ce qu’on fait, depuis le 16 mars avec les élèves, avec les familles, c’est maintenir bon an mal an, un lien humain, tout simplement, sans prétention scolaire.
Tout le monde l’a bien compris. Les parents les premiers d’ailleurs ! Parents qui ne sont pas les sombres imbéciles que vous prenez régulièrement pour des veaux. Ils ont bien entendu, comme nous, la petite musique de votre manège désenchanté. C’est peut-être d’ailleurs la plus belle chose qui sortira de ce confinement : le lien direct qui a été rétabli entre les profs en les parents. On se dit franchement les choses, d’humain à humain. Il n’y a plus le Sinistros du Ministère pour creuser des douves entre nous, derrière les injonctions de programme, les petits livres orange pour nous ordonner de faire classe de telle ou telle manière tellement nous sommes trop cons et incapables. Depuis le premier jour, l’immense majorité des parents nous remercient de ne pas leur mettre la pression, de faire de notre mieux, nous soutiennent, prennent de nos nouvelles, partagent avec nous leur détresse. Un élan inattendu et formidable s’est déclenché, résumé par ces mots : "merci pour ce que vous faites". Je ne veux pas qu’on déroule un tapis rouge, je suis simplement reconnaissante que les familles nous voient enfin comme des humains avec nos forces et nos faiblesses.
Je suis reconnaissante que les familles épuisées qui nous envoient des vidéos humoristiques de parents en détresse avec le message "chapeau aux enseignants, je me suis reconnue !" aient compris, tout simplement, pourquoi nous avons choisi de faire ce métier. Car oui, enseigner est un métier et là où elles/eux sont à bout, nous le sommes aussi parfois mais nous ressentons toujours la joie de retrouver nos élèves, nous faisons de notre mieux au milieu de l’océan des tâches multiples à gérer. Peut-être que les manifestations contre la réforme des retraites qui nous enlevait jusqu’à 600 euros de pension par mois seront mieux comprises. Peut-être que les suicides des collègues seront interprétés comme ce qu’ils sont : non pas un craquage personnel mais une agression professionnelle.
Il n’y aura, le 11 mai, comme aujourd’hui, ni masques, ni gants, ni gel, ni suffisamment de savon, de lavabos pour garantir une sécurité sanitaire. Et puis, comment attendre d’enfants de crèche et de primaire, même de collège, le respect des normes de sécurité ? C’est impossible, tout le monde le sait. C’est impossible en classe, c’est impossible en faisant circuler les élèves, c’est impossible dans la cour, c’est impossible à la cantine, c’est impossible pendant les activités périscolaires. Nous reprendrions en expliquant aux enfants qui ne se seront pas vus pendant deux mois, aux adultes qu’il ne faudra ni s’approcher, ni se toucher. Il faudrait naviguer au milieu des couloirs, toucher les poignées de porte, il faudrait corriger les cahiers, les fiches de travail, il faudrait s’interdire de donner une petite tape d’encouragement dans le dos à C. avec un petit sourire "courage !", il faudrait faire quoi ? 
Il faudrait envoyer sciemment tout le monde à l’abattoir. Les soignants n’ont pas assez de masques, de blouses. A l’école, les adultes (enseignant.e.s, personnel municipal), les enfants n’en auront pas davantage. Quand bien même, comment faire porter un masque à un enfant de 6 ans, de 7 ans, de 11 ans, de maternelle, de crèche ? Le COVID, se frottant bien les antennes, va s’en donner à cœur joie, nous allons potentiellement tous ramener cette saloperie chez nous puisque qu’aucune personne asymptomatique ne sera diagnostiquée : les enfants à leurs parents, nous à nos proches qui n’ont rien demandé, qui ont juste le malheur de vivre avec quelqu’un qui travaille dans une école.
L’Oncle Fétide balançait sa petite ritournelle de l’incompétence en expliquant ce matin que la rentrée se ferait par petits groupes, avec du travail individualisé, blablabla... Ce n’est pas l’enseignement qui reprend, c’est, comme d’habitude, la grande garderie gratuite nationale. Pour un mois d’école restante, les personnels de l’école et leur famille, les élèves de l’école et leur famille, vont passer en ligue 1 ! La première ligne, le rêve... Le calcul économique avant la santé, avant la sécurité, avant le respect.
Alors, Chiassident, Sinistres et Raclunat, vos remerciements avec les larmes de crocodile au coin des yeux, vos sorties patriotiques de foutriquets, vos violons désaccordés chantant faussement l’héroïsme des services publics et des petites mains gilets jaunes que vous avez méthodiquement salopés au cours des années précédentes, vous pouvez vous les carrer bien profond dans l’oignon. Ce que nous avons tous.tes compris, derrière vos "j’ai changé" putréfiés, c’est que l’argent, pour vous, passera toujours avant les gens.
Pendant que les actionnaires continuent à percevoir les dividendes, que vous en profitez pour déchiqueter ce qu’il reste du code du travail, pendant que vous préparez le fameux "jour d’après" dans la santé en accélérant encore plus la privatisation, pendant que le MEDEF donne des ordres, pendant que le mot "PRODUIRE" alimente tous vos discours rances, le pays ne tient que par l’abnégation du terrain, que par la créativité et l’investissement de toutes celles et ceux que vous méprisez depuis vos salons dorés. La chair à virus, le 11 mai, ce sera aussi ces fainéants de profs qui ne sont même pas foutu.e.s d’aller cueillir des fraises, ce sera les élèves, ce sera nos familles (parents et personnels des écoles).
J’espère que votre sale engeance s’étouffera avec ses billets et ses lingots, quand vous aurez tout détruit, qu’il ne restera plus rien. Au fait, bande de coprophages, le premier mort officiel du COVID en France avait 60 ans et il était... enseignant. Je vous vomis, ordures de résidus de bouse.