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pont Neuf

mercredi 27 mai 2020 - Ce qui nous empêche

Mercredi 20 mai 2020
fendu du bois en bûchettes – je me souviens de Capablanca – ses finales surtout – je me souviens d’Alekhine, et de son ouverture – il y avait rue de Tourtilles, au quatrième étage sans ascenseur, l’appartement de comment s’appelait-il, il vendait des pantalons sur les marchés – Saint-Jean-de-Luz une année de vacances, l’usine de sardines – c’est qu’alors, on jouait aux échecs – blitz ou pas – avec horloge ? je ne sais plus… – il y avait un hamac dans la pièce principale, peut-être était-ce une deux pièces sur cour – il s’appelait Yves, il vendait des jeans – avait acheté un camion Ford du temps où la concession était avenue Parmentier - « tu perds une pièce » lâchait-il fréquemment – il y avait aussi Marc, et Jacqueline – Belleville 74 - dans un immeuble semblable vivait madame Rosa (le prix Goncourt 1975 a été attribué à monsieur Émile Ajar pour son roman intitulé « La vie devant soi ») - on ne peut pas oublier de penser au cent et quelque de la rue du Bac où il mit fin à ses jours (revolver dans la bouche il me semble, un peu comme l’un des héros de FMJ : une histoire de soldatesque) – Capablanca, commeYo-yo Ma que j’écoute : des enfants prodiges : c’est pour ça – ce qui nous empêche continuerait toute la vie que ça ne m’étonnerait qu’à moitié – (Full Metal Jacket) (image du jour - à gauche le sergent instructeur (incarné par Lee Ermey), à droite le souffre-douleur Pyle (Vincent D’Onofrio))

c’est tous les jours qu’on se demande si ce ne sera pas le dernier, sans exception – ces temps-ci plus, peut-être, à guetter un sifflement de bronche, cette façon de respirer par à-coup si habituelle, semblable, connue – ces picotements qu’on sent sous le menton – et ceux qui irritent les côtes – tellement habituels – tous les jours, sans exception – je me souviens de Samuel Fuller sur le pont Neuf (on marchait, on venait de son hôtel de la rue Christine) qui me disait « tous les jours, sans exception... »