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Fenêtre sur cour

lundi 29 mai 2017

ALFRED HITCHCOCK Pour moi, il est essentiel de toujours se servir d’éléments liés aux personnages ou aux endroits et je sens que je néglige quelque chose si je ne m’en sers pas.

FRANÇOIS TRUFFAUT De ce point de vue, l’exposition du film est excellente. On démarre sur la cour endormie, puis on glisse sur le visage de James Stewart en sueur, on passe sur sa jambe plâtrée, puis sur une table où l’on voit l’appareil photo brisé et une pile de magazines et, sur le mur, on voit des photos de voitures de course qui se retournent. Dans ce seul premier mouvement d’appareil, on apprend où nous sommes, qui est le personnage, quel est son métier et ce qui lui est arrivé.

ALFRED HITCHCOCK C’est l’utilisation des moyens offerts au cinéma pour raconter une histoire. Cela m’intéresse plus que si quelqu’un demandait à Stewart : « Comment vous êtes-vous cassé la jambe ? ». Stewart répondrait : « Je prenais une photographie d’une course d’automobiles, une roue s’est détachée et elle est venue me frapper. » N’est-ce pas ? Ce serait la scène banale. Pour moi, le péché capital d’un scénariste est, lorsqu’il discute une difficulté, d’escamoter le problème en disant : « Nous justifierons cela par une ligne de dialogue ». Le dialogue doit être un bruit parmi les autres, un bruit qui sort de la bouche des personnages dont les actions et les regards racontent une histoire visuelle.

Alfred Hichcock et François Truffaut, Hitchcock Truffaut, à propos de Fenêtre sur cour

lu par Jean et Françoise

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