Atelier L’aiR Nu : à l’écart

La Nef des fous, de Sebastien Brant, lu par Franck Queyraud

mercredi 6 avril 2016

Le dossier, les textes, les auteurs et la barrette

prologue

Le monde demeure dans une nuit profonde et persiste, aveuglé, dans le péché.
Les rues sont remplies de fous.
Ils mènent leur folie partout mais ne veulent pas qu’on le dise.
C’est pourquoi j’ai étudié le projet d’équiper pour eux :
Les nefs des fous !
...
Des fous et des insensés j’ai ici fait le portrait.
Et celui qui méprise le texte, ou ne saurait le lire, peut se reconnaître dans les images.

Il verra à quoi il ressemble, qui il est en réalité et ce qu’il devrait corriger en lui.
C’est le Miroir des Fous dans lequel chacun peut se reconnaître.
Celui qui s’y mire convenablement comprendra qu’il aurait tort de se prendre pour un sage, car il verra son vrai visage.
Nul n’est sans défaut ou peut dire avec assurance : « Je suis un sage et sans folie ! »

Le premier fou : le bibliophile

Des fous j’ouvre la danse
car tout autour de moi
j’accumule des livres
que je ne comprends pas
et jamais je ne lis.

Ce n’est pas sans raison
que je sois le premier
à monter en bateau :
pour moi le livre est tout
et vaut plus que de l’or ;
j’en ai de grands trésors
sans en comprendre un mot,
je leur rends des honneurs
en en chassant les mouches.

La nef des fous, de Sébastien Brant, lu par Franck Queyraud