Les villes passagères

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Arrêt sur image

jeudi 27 septembre 2018, par Éléonore Spaak

S’asseoir au bord de cette allée. L’herbe mouillée donne cette sensation d’inconfort qui pousse à se relever, mais il faut résister. Une minute passe, puis une autre. Le plaisir monte alors, un plaisir calme et bienveillant, puissant à déplacer des montagnes. On sent le temps couler dans nos veines, l’oxygène des lieux nourrir nos poumons et notre rythme cardiaque s’accorder avec la pulsation de la Terre.

Se relever, traverser la route, grimper sur le rond-point et s’y installer. Rester et attendre. On profite de l’invisibilité prodiguée par l’emplacement, à l’abri des regards de toute voiture et de tout passant. Personne ne songe à voir ce qui se passe sur un rond-point. Les chants des oiseaux percent à travers le ronronnement des moteurs, on se sent bien, protégé dans le temps et l’espace.

Descendre ensuite le long d’une artère, et grimper la pente sur notre droite. S’asseoir le long du gymnase, au mur fait de planches de bois foncé, au rebord étroit et bitumeux. On s’y sent mal au début, l’estomac se noue lorsqu’un un passant pressé lève la tête, qu’une voiture ralentit pour voir ce qui se passe. Contre toute attente, les regards trahissent une envie réprimée de vouloir s’asseoir aussi, au Soleil. Les yeux se lèvent des téléphones, le pas ralentit. L’espace d’un instant, le pouls de la ville bat plus fort dans les veines de ses habitants. Le craquement sec du bois berce, ralentit encore notre rythme et entame un hymne à la quiétude.

Herbe et mur de bois

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