Les villes passagères

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La Ville de Marna

mardi 25 septembre 2018, par Éléonore Spaak

Ce qui frappe dans la ville de Marna, c’est le bouillonnement incessant qui gronde entre ses murs.

Un mariage royal se déverse sur la ville, catalyseur de démesure et de démence. Les couleurs agressent les yeux non-entraînés, la palette de l’arc-en-ciel ne suffit plus pour décrire la variété de nuances. Les tables continuent de se remplir de plats trop pleins de nourriture trop riche. La balade digestive qui s’impose nous emmène sur le bord de la ville, le long de ses murs, où des fresques immenses vomissent sur les passants leurs dessins effacés par le soleil et délavés par la pluie. Ces représentations agressives poussent à se retrancher dans les rues bruyantes et bondées qui poussent, renversent, écrasent et broient le visiteur, qui, contraint de reprendre son souffle, s’arrête le long d’un immeuble dont la porte monumentale présente, sculptés dans le fer et la douleur, de longs et larges monstres déformés. Les habitants diront que cette fête n’est qu’une pacotille, une célébration quotidienne d’un événement quelconque. Ils décriront leurs fresques comme des peintures insignifiantes, que l’on ne voit d’ailleurs presque plus, et qui n’ont jamais fait beaucoup parler d’elles. Ils évoqueront la sobriété de leurs portes d’immeuble, qui mériteraient même un nouveau coup de pinceau.

La ville n’existe que par sa croissance ; mais l’exubérance qui grouille entre ses murs ne fera que les briser.

Graffiti sur le pont

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