Les villes passagères

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Dans cette ville passagère

mercredi 26 septembre 2018, par Anne Savelli

Rétroviseur brisé

Dans cette ville passagère, dira le voyageur, un homme nu dans l’herbe se retourne sur son passé. A ses pieds, un miroir : mille instants de sa vie, perdus, retrouvés, déformés, reflètent qui s’y penche alliés aux nuages.
Plus loin, en bord de route une femme s’habille. Chaque soir, elle suspend aux buissons, aux branches accessibles sa culotte, ses bas, son jupon, son corsage, son tablier. Chaque matin, un nouvel accessoire paraît : boa, broche, voilette qu’elle essaye, garde ou non. Son geste de rejet, loin du lancé de poids, reste toujours gracieux.
Sur la route, en droite ligne, voici maintenant un sphinx qui te dit ton avenir, poursuit le voyageur. Tu ne l’écoutes pas.
La ville passagère est ronde, boucle : un retour sur soi-même. Elle enlace le temps, le rend triangulaire, en pointe vers le ciel. Mais personne ne le voit.
Personne, non, disent les habitants : car chaque homme reste nu, chaque femme s’habille. Au bout de chaque route un oracle attend chaque homme et chaque femme. L’avenir constamment change de direction.

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