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Une immensité végétale

vendredi 18 août 2017

Pour commencer, on grimpa sur un promontoire d’où Max pourrait envisager la structure générale du parc. Il s’agissait donc d’une immensité végétale de forme à peu près ronde, mais d’une telle ampleur que son tour d’horizon semblait excéder les trois cent soixante degrés. Elle était composée de paysages étonnamment variés, heureusement combinés, montage de toutes les entités géomorphologiques imaginables – vallées, collines, escarpements, canyons, plateaux et pics, etc.–, parmi lesquelles se déployaient un réseau hydrographique très développé : ça et là, fugaces ou fixes, des brillances révélaient ou suggéraient des fleuves, des rivières et des lacs, des mares, des étangs, des bassins et des jets, chutes et miroirs d’eau, à l’horizon de quoi l’on devinait un bord de mer.
Dès que l’on fut redescendu au pied du promontoire, Max vit un foisonnement végétal commencer de s’étendre vers cet horizon, concert d’arbres et de plantes où cohabitaient toutes les espèces poussant sous les climats les plus variés – le pin côtoyant l’orme et l’if le térébinthe – comme on en voit dans certains jardins portugais mais en plus exhaustif encore, au point que pas une des trente milles espèces d’arbres recensées dans le monde n’avait l’air de manquer.

Jean Echenoz, Au piano, 2003

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