Nos îles numériques

entre connexion et déconnexion

Remède ou poison ? par Laure

vendredi 15 janvier 2021

Le numérique accompagne très bien mes besoins : cuisiner des légumes inconnus, parler à mes proches qui sont très loin, trouver une foultitude de ressources pour préparer mes cours, dénicher des astuces pour détacher des sweat-shirts depuis que mes enfants trouvent que le blanc "c’est très beau"...et cela m’en crée aussi : je ne regrette pas les annuaires et les cartes routières (même si j’aime ces objets) mais je perds l’habitude de me perdre et le plaisir de tomber sur des patronymes rigolos au hasard de recherches dans les pages blanches. Je suis aussi accro au Scrabble en ligne (niveau 40) alors que je ne suis pas joueuse pour un sou...quant aux séries sur Netflix, elles ont presque totalement pris en otage ma passion pour la lecture...D’une manière générale, toutes les questions qui me passent par la tête, je les pose à Google et j’obtiens toujours des réponses (sauf pour la ménopause, taboue même sur Internet), c’est assez fantastique. Je ne me sens pas dépendante pour autant des outils numériques, quand je sur-sature des écrans, je le sens car je me sens écœurée comme après un abus de sucreries et du coup, je fais une pause, je retourne aux livres, à la radio ou à ne rien faire du tout. Je désactive systématiquement les notifications de toutes les applis et la nuit, je me mets en mode avion ! Les écrans et les outils numériques sont source de conflits, de débats enflammés, de controverses car nos enfants de 13 et 15 ans sont bien dedans. Comme des vieux, on leur reproche d’en abuser, comme des ados ils soupirent bruyamment quand leur père leur raconte comment il a fait Nantes-Pornic en mobylette "car, nous, on avait pas Internet !"...Bref, c’est parfois tendu, il arrive qu’avec le plus jeune, qui a beaucoup plus de mal que son frère à gérer, nous devions lui imposer des périodes assez longues de sevrage de smartphone pour retrouver un peu de lien et de communication...J’ai proposé que, de temps en temps, deux fois par mois par exemple, nous fassions tous les quatre une journée "screenfree", mon chéri n’a pas eu l’air très emballé et les enfants ont botté en touche...Mais comme l’idée me tente bien, je réessayerai...

Laure