n°21

son n°23

son n°16

La machinerie tentaculaire ne s’arrête pas de tourner
Dévore le monde en claquant du bec à un rythme acharné
Tic-tac miam tic-tac miam tic-tac miam tic-tac miam
Amalgame de gammes infâmes et d’odeurs de drames

Elle ne peut pas s’enrayer : trop de richesses à monnayer
Trop de têtes à faire tournoyer pour les faire ployer
Tic-tac twist tic-tac twist tic-tac twist
Deus ex machina, déesse de la doxa capitaliste

Elle finira bien par tout réduire en cendres
Dans sa démence, les désastres qu’elle engendre
Tic-tac vlam tic-tac vlam tic-tac vlam
Sa virulence furieuse vomira des vagues de flammes

Rêves et espoirs écrasés sous ses rouages
Catastrophes laissées dans son sillage
Tic-tac cash tic-tac cash tic-tac cash
Course aux profits, sans relâche, jusqu’au crash

Ciel de marée noire, déchiré à coups de ciseaux
Disparu le chant des insectes et des oiseaux
Tic-tac blam tic-tac blam tic-tac blam
Tic-tac tactique kamikaze d’un monde en armes.

Vincent Drains

son n°4

les caroles clochent je colle ma joie à ton bras
sur le polaroid un amour frappé l’odeur et ta voix n’y figurent pas
peut-on signaler tout ce qui nous enjoie

son n°6

au chevet d’un monde qui approche fuit
la nuit nous pleurons nos sens atrophiés
nos corps se déclarent à ce qui pourrait nous tuer nous sauver

son n°47

ce qui s’invite à la tombée d’une nuit précoce un élan de l’enfance
nous n’avons pas fini / de jouer à cette heure l’envie d’augmenter
de ne plus taire

Delphine Arras

Toujours, pardi !

En bout de quai tu erres
rêveur sans filet
tu voudrais des rails sans butoir
des locos vapeur à gogo
des fumées sans feu beaucoup
des arrêts prolongés souvent 
des angélus de paix toujours

En bout de quai tu erres
passager sans billet
tu voudrais un long train de nuit
juste un petit dernier voui
un wagon où te faufiler tranquille
un demain où te réveiller mais où ?
parmi les oiseaux pas rares pardi !

Éric Schulthess