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des histoires - journal, attentat, accident

mardi 5 mai 2020 - Ce qui nous empêche

Mardi 28 avril 2020
il y a dans le livre de Mario Moretti (je ne l’ai pas là) (Brigades rouges, peut-être chez Amsterdam) la description du rapt, de la rétention, de la mise à mort – on ne peut pas reculer – dans ces jours-ci, on essaye encore de négocier – la famille d’Aldo surtout essaye : le mur et les chiens – les gardiens de l’État – c’était ce mot qu’avait pris tonton quand, après avoir lâché son ministre des finances/premier et sans diplôme, emprunteur sans frais et homme loyal et honnête autant qu’on peut l’être j’imagine (TNPPI disait ma tante : non, je ne peux pas, non), après qu’on ait appris sa mort, sur les bords du canal, c’était un dimanche matin il me semble me souvenir (il est venu me visiter en rêve au numéro 40) – (un peu comme quand on apprit la mort de l’ex-princesse, fin août, fin de siècle, sous-terrain de l’Alma, Ritz et paparazzis) tonton donc Mitterrand allégorisait sur la presse, probablement – les chiens dont lui-même faisait partie cependant et malgré tout – cette affaire-là aussi dans la mémoire : j’ai commencé à lire le journal (quotidien) à propos d’une autre affaire (comme on dit : mon maître disait « elles sont ce qu’elles sont » je traduis – affaire, business) celle de l’assassinat (ou le meurtre – une fille et un gars ont été convaincus d’en être les auteurs, homicide involontaire a décrété la justice, dix ans de tôles aux espions exacteurs, en ont fait deux, c’était suffisant sans doute – serviteurs de l’État) la mort du photographe dans l’attentat contre le Rainbow warrior (soit le chasseur d’arc-en-ciel) (juillet) affrété par Greenpeace (soit la paix verte) c’était en Nouvelle Calédonie je crois me souvenir (on a oublié son nom, à ce garçon, mais on retrouvera ça) : je crois qu’il s’agit d’un attentat terroriste, et que, de ce fait, il faudra en parler dans le futur musée – 1985 – (dans le port d’Auckland, en Nouvelle Zélande, le 10 juillet 1985, Fernando Pereira - portugais, 35 ans, père de deux enfants...) - des images de lui et de sa fille sur le site – c’est un journal sans lien – enfin presque – c’est un journal qui parle du monde d’aujourd’hui – il y a trente cinq ans, l’État français pratiquait-il des essais nucléaires à Mururoa ? Vingt cinq ans avant, en pratiquait-il dans le Sahara algérien ? -

les mers constituent un exercice d’écriture et de géographie – je reviens en dixième, le premier jour d’école européenne, c’était en neuvième, une première dictée – probablement une dizaine de fautes sinon plus – rétrogradé en dixième immédiatement – l’après midi peut-être bien : bienvenu chez nous – couplé au raccourcissement des jours les institutions disaient bien ce qu’elles avaient à dire (le nouveau pays, la nouvelle maison, les nouveaux trajets, les nouvelles gens, les nouvelles mœurs - sept ans – mais cependant aussi mes sœurs mon frère mes parents – puis mes grands-parents maternels et ma grand-mère, leurs séjours, la venue de TNPPI – mais non, pas du tout mais alors pas du tout du coin, non, pas du tout, et après ?)

je ne me perds pas mais il y en aura aussi ailleurs - dans la maison[s]témoin demain – j’avance avec quelques personnes (mon amie, mes filles, et ses enfants, mon frère et d’autres) – le temps a tourné avec la nouvelle lune – les satellites processionnaires de l’ordure (je ne suis certain de trouver un autre mot) tournent au ciel – mais il y a longtemps de ça, mon petit – j’aimais quand Léo disait « dans le cocktail molotov, il faut mettre du … mon petit » (du martini) j’aimais beaucoup Léo, c’est vrai même ses exagérations – on y avait été, porte Maillot l’écouter diriger je ne sais plus quel orchestre, revenir à ses premières amours, je me souviens et je n’y ai jamais vu Aznavour – dommage, pas dommage je ne sais – un soir d’octobre peut-être mon père me prêta son manteau pour aller au Paris, un nouveau cinéma de la rue aujourd’hui piétonne, centrale donc, où passait Georges Brassens accompagné de son Pierre Nicolas de contrebassiste, ils souriaient et ils s’amusaient – le public aussi – plus tard je l’accompagnais (mon père, pas Georges, bien que j’eusse longtemps chanté ses chansons au changement de la Motte-Piquet – dans le petit couloir qui relie la Balard-Créteil à l’Étoile Nation par Denfert) mon père m’emmenait (acheter une peau lainée) dans le Sentier où travaillait son frère (C. qui quelques années plus tard, porterait son calot bleu dans l’allée Berlioz, soutenant sa mère : j’aimais et son sourire et sa gentillesse, à cet oncle-là) (et d’autres encore et je travaillerai pour lui dans son entreprise de pantalons (mises en cartons, scotch et adresses, descendre dans le camion les cartons) – je me souviens du repas de fin de contrat (le mot « contrat » est un peu lourd, certes) offert dans un restaurant du passage des Panoramas : au dessert on donnait des profiteroles au chocolat (glace vanille) – nous étions la quinzaine – je me souviens de la pizza offerte en fin de contrat (le mot est assez lourd aussi) pour l’inventaire de la papeterie de cette amie de TNPPI (elle vivait chambre 24 du quai mais aussi au Montalembert années cinquante) dans un petit restaurant du bas de la rue Saint-Denis-