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vers Lisbonne

jeudi 21 mai 2020 - Ce qui nous empêche

Mercredi 13 mai 2020
trop peu de choses – trop d’angoisses

Jeudi 14 mai 2020
le poulet qu’on venait d’acheter, on devait le vider, le cœur (énorme quand même) – bizarre… - le foie, le reste – assez gros, étrange aussi - et un autre poulet – moche, forme humaine grands yeux type « E.T. maison » une horreur – tout à fait normal, rien de spécial, on a mis à cuire la volaille – une horreur -

regardé dans les archives du canard à la date du 10 mai 1978 – de ce fait lectures lectures lectures - qu’est-ce qu’on fait on arrête à 61 ? on aura un peu changé ? ou complètement partiellement ?

Continuer quand même - et d’ailleurs je n’ai rien compris à cette affaire de rouge et vert – c’est exactement la même chose sauf que si on tombe malade on est moins facilement soigné en zone rouge – et d’ailleurs je n’ai rien compris au masque qui est obligatoire sauf quand il ne l’est pas, mais qui ne sert à rien sauf quand il sert à quelque chose multiplié par trois – j’ai vu que les coiffeurs, j’ai vu que les pressings, j’ai vu que le métro – j’ai regardé passer les gens qui venaient chercher leur pain – il fait froid il fait beau – l’autre texte du pandémonium (qui m’a l’air d’être une affaire suspendue – un bateau perdu – les vingt mille lieues sous la mer – celui qui s’est couché – ces horreurs qui tuent la lagune et les quais – je ne sais pas – les ports les attaches les liens et les lieux) -

vers l’ouest (Pandémonium 2) (cabine A 501)
il suffit de suivre le fleuve, on descend du ferry, on sort de la gare (Terreiro do Paço, Cour du Palais) et on va vers la gauche, au fond aperçoit déjà le pont double tablier fait d’acier américain peint en rouge sang on marche sans doute des palmiers, place du Commerce son rhinocéros son éléphant son roi sa porte, on suit la rue, on avance, c’est dans les beiges, il peut passer un tramway, rouges pour les touristes jaunes pour les indigènes – ou l’inverse il peut en passer – le trottoir de gauche, la rue arrive à la gare des trains (Cais de Sodré, Quai de la Soudure), j’ai toujours aimé marcher tu sais, toujours, dans la rue du Mexique, je n’avais pas cinq ans, toujours, c’était à Tunis – en bas du cap Bon, il y a la plage de Kelibia, pendant des kilomètres, le sable presque blanc, l’eau émeraude le vent chaud et les senteurs des lauriers – le matin, tôt, vers six, les vieilles gens dans l’eau tout habillés puis sortent et marchent doucement vers le village - avancer sous le pont, puis Bélem la pâtisserie mais je n’aime pas la cannelle, à gauche traverser le jardin, et voir le monument idiot (du béton à l’ordure Salazar, des Découvreurs « ne poussez pas ! ») le laisser, aller là, le quai, au fond la cimenterie sur la rive opposée, et là-bas, loin après les Açores, loin au loin, très loin, Rio – le fleuve, les vagues, quelques bateaux, au loin, sur le même quai la tour, il y a du soleil aussi, parfois il pleut des jours d’affilée et des nuits entières, parfois

deuxième jour et la cabine A500 est toujours libre : quelque chose de grippé sans doute – on attendra, ça n’importe pas – retrouvé « Quatre vingt treize » dans un état terrible, en folio, nettoyé – en lecture (image du jour - ah non) (maisimage quand même) (add.du 15 mai : les mises en ligne du croisier ont lieu le lundi, c’est pour ça – un mail du pilote, puis un autre)