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Voyage intérieur · 13.1

dimanche 17 mai 2020

Compagnons de voyage

  • Ghayath Almadhoun, Adrenalin [1]
  • Lucia Berlin, A Manual for Cleaning Women [2]
  • Daniel Defoe, A Journal of the Plague Year [3]
  • Giorgio Manganelli, Centurie [4]
  • Raymond Depardon, En Afrique [5]

[1« La mort ne peut pas me donner de patrie. Et si elle peut alors moi je n’en veux pas ». Magnifique recueil (une compilation de 3-4 de ses livres). Une rareté aux USA où la poésie arabe est mal connue. Almadhoun n’a pas encore de livre édité en France que je sache, mais quelques poèmes ont été traduits en français (dont les superbes « Femmes », « Massacre », « Comment je suis devenu » et « Nous »…).

[2Je relis actuellement ce recueil de nouvelles plus que chouettes. Cela dit, j’ai du mal à en définir l’attrait : ce n’est ni les sujets qu’elle traite, qui sont banals, ni son style, qui n’est pas remarquable. C’est plutôt la désinvolture à l’égard de la vie dont témoigne ces écrits, cela et la franchise avec laquelle elle l’exprime qui m’enchantent. J’ai commandé un deuxième recueil de ses nouvelles qui devrait arriver la semaine prochaine. Il paraît que L.B. est morte dans le quartier où je vis. Faudra que je trouve son adresse pour aller voir sa maison.

[3J’ai l’impression de vivre cette histoire. En fait je l’écoute la nuit au lit avec mon iPod. Je la mets juste avant d’éteindre et quand je me réveille au milieu de la nuit c’est comme si l’auteur me la chuchotait à l’oreille, m’entraînant avec lui dans cette nécropole familière. C’est drôle — Defoe a anticipé notre tendance à vouloir mélanger le réel et sa représentation, créant cette « docu-fiction » à partir de notes prises par son oncle lors de la grande peste de Londres.

[4Essayé encore de le lire, sans succès. J’ai dû enfin accepter que je suis incapable de finir ce texte ; je ne peux jamais en lire que quelques morceaux avant de me désintéresser et passer à autre chose. Cela dit, j’ai « lu » avec grand plaisir l’objet physique qu’est ce livre, publié par les Éditions cent pages, et il est admirable. Le papier de la couverture si agréable au toucher, le bord des pages qui porte les couleurs du drapeau italien, la conception graphique époustouflante de la page de titre, l’absence de folios (car les textes sont numérotés (et la façon de présenter la numérotation est originale, surprenante même)). La lecture non-textuelle a aussi ses plaisirs.

[5Relu avec plaisir, mais pas autant que celui que m’a procuré la lecture de Notes. Faudrait que j’essaie de comprendre pourquoi. (Trop long / diffus / ambitieux ?…) Cela dit, je pense que les images que R.P. a produites en Afrique sont parmi ses plus belles.