Je voudrais une ville...

Je voudrais une ville (verte) où la végétation végète.
Je voudrais une ville (propre) que les gens respecteraient, en attendant de voir une poubelle pour jeter leurs déchets.
Je voudrais une ville (lumière) où l’obscurité ne ferait plus peur.
Je voudrais une ville (forte) avec des maisons capables de se dresser contre un sombre projet de rachats immobiliers. Contre ces bulldozers qui ne rêvent que d’une chose : briser, fracasser, remplacer les souvenirs d’un foyer, d’une vie entière. Contre ces futurs immeubles qui n’apporteront que le bruit et une sensation d’isolement, d’emprisonnement.

Je voudrais une ville (spacieuse) où la place ne manquerait pas.
Je voudrais une ville (colorée), qui donnerait le sourire et où il ferait bon vivre.
Je voudrais une ville ouverte (d’esprit) où s’embrasser et se tenir la main dans la rue ne serait pas un crime aux yeux de certaines personnes.
Je voudrais une ville (calme) où l’on pourrait lire dans un parc, entendre les oiseaux chanter, discuter tranquillement, sans être interrompu par le bruit des travaux. Bruit régulier, qui ne cesse de pulluler aux quatre coins de la ville et de changer ce paysage, autrefois si beau, si bleu en plein été.

Aujourd’hui grise, terne, bruyante et froide… Où est passée cette ville que tout rêveur voudrait ? (Disparue), Si toutefois elle eût existé.