et si marcher dans la vallée aux loups suffisait ?

et si marcher dans la rue aux loups suffisait ?

Nous avons marché dans le froid nous avons écouté les vents nous avons écouté la voix nous avons marché dans le ciment. Nous avons dessiné dans la poussière – nous l’avons soulevé de nos pieds nous avons foulé le sol détruit nous avons cru – un instant – foulé le sol à renaître. Nous avons poursuivi des bruits marteau-piqueurs – nous avons poursuivi des silences pour demain - dès l’aube, à l’heure où blanchit la campagne – nous avons rêvé d’hier pour aujourd’hui. Nous avons imaginé des plans et arrangé une cabane – nous avons vu les plans et visité la maison. Nous avons sorti de nos tripes notre souffle tendre et chaud – nous avons soufflé dans la brume une fumée tendre et chaude – nous avons senti la fumée et la chaux – nous avons touché, vu, parlé.

L’autre jour
nous avons marché dans la rue aux loups.

Nous cherchons un poème (et si marcher dans la rue aux loups suffisait ?) nous écrivons dans un PC – nous avons déclenché l’obturateur – nos regards retracent notre passage – nous avons déclenché l’interrupteur et nous cherchons un poème.

L’autre jour
nous avons marché dans la rue verte, idéale, exemplaire, connectée, intense, ouverte, bientôt, pour vous.