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L’enfant de l’écoquartier vous souhaite la bienvenue !

lundi 16 décembre 2019, par Anaïs Sanson

Bonjour à tous !

Pour cette visite, pas comme les autres, parce que c’est la première depuis la réhabilitation du site en musée, je souhaiterais tout d’abord vous remercier d’être présents. Bienvenue au collectif de musées de Chatenay-Malabry ! C’est un peu particulier pour moi, car je suis le dernier à pouvoir parler de chaque étape de la vie de cet endroit. J’y suis né, j’y ai grandi, je m’y suis formé, j’y ai construit ma vie. Je suis un vieil homme aujourd’hui, quatre-vingt ans sont passées et je suis fier de vous faire visiter l’endroit qui sera pour toujours « ma maison ».
Lorsque mes parents ont emménagé ici, c’était ce que l’on appelait, à l’époque, un « écoquartier », un endroit où l’on essayait de concilier la vie moderne et urbaine avec cette notion pas si ancienne d’« écologie ». Vous pourrez découvrir cela dans le musée situé en bas de l’allée centrale, le musée de l’écologie, et y voir comment on pratiquait le tri sélectif dans mon enfance, mais surtout à quel point nous avions des progrès à faire.
Chatenay-Malabry c’était l’espoir, l’espoir d’une vie nouvelle, dans ce monde qui touchait à sa fin. L’économie et la politique était source de conflits et de tensions, et rien n’arrangeait les choses. L’écologie était la traduction de cette urgence de vivre et survivre pour la génération de mes parents, quelque chose de viscéral, auquel ils ne pouvaient échapper. Chatenay était un endroit de progrès, construit avec tout ce qu’on faisait de mieux en matière de constructions écologiques. Quand j’ai eu quarante ans environ, le quartier avait évolué, les constructions dernier cris étaient devenues obsolètes, il fallait tout détruire pour mieux reconstruire. C’est dans cette période qu’une communauté est arrivée et a tout racheté ou presque. C’était les HeureuxToujours, une sorte de communauté progressiste, très portée sur le respect de la Nature et des autres mais pour qui innovation et progrès n’était pas synonyme d’avancé. Ils se sont installés et pendant plus de quinze années nous avons vécu comme les hippies, la drogue en moins, pour la plupart d’entre nous. Ma fille vous dirait que se sont les meilleures années de sa vie. Donc en descendant l’allée, sur votre gauche, le bâtiment en vert, avec du lierre sur la façade, entièrement en bois recyclable, situé sur l’espace qui accueillait le collège, il y a le musée de la communauté. Vous pourrez y voir comment on y vivait, entre Woodstock et le collectivisme.
Dans le dernier musée du parcours, qui se situe à côté de la ferme collective, unique vestige du potager du site originel, (attention aux oies et canards en liberté ils peuvent pincer, surtout pour les enfants), vous verrez le musée du nucléaire. Nettement moins joyeux que les autres. Vous y trouverez des vestiges et des photographies ainsi que des activités interactives, vous montrant à différentes échelles, les conséquences sur la planète mais aussi sur l’homme en générale des retombées nucléaire mais les scientifiques qui y travaillent vous expliqueront mieux que moi.
Je suis très heureux chers visiteurs d’avoir l’immense privilège de vous faire visiter ce petit espace, qui se trouve sur votre droite, et qui constitue l’immeuble témoin de l’écoquartier, datant des années 2020. Bien que l’essentiel de l’espace soit consacré aux bureaux des musées, un appartement fut laissé à l’identique. Les pièces de mobilier proviennent du musée des Arts Décoratifs de Paris. Je vous en prie entrez.
Comme vous pouvez le voir, l’écologie est au centre de tout. La vie était rythmée en partie de « contraintes » qui impliquaient de descendre quatre étages pour recycler les déchets. Mon père avait trouvé la parade, il envoyait mon grand-frère dès ses 6 ans. Les chambres étaient relativement spacieuses, les enfants étaient à l’époque très peu souvent dehors, mais très férus de technologie, on a remédié à ce problème depuis, et j’en suis heureux. Les grandes chambres d’enfants n’étaient donc plus nécessaires. La pièce de vie centrale était petite, « encombrées d’ondes » à cause de toutes les machines comme disent les jeunes, mais il y faisait bon vivre. Les toilettes et la salle de bains possédaient l’eau courante… Je ne veux pas entendre de critique, c’est ainsi que l’on vivait ! La chambre parentale se trouve au bout du couloir, accompagné d’une salle d’eau attenante. Comme vous pouvez le constater que la mode était aux murs blancs, gris, taupe. On est loin des meubles colorés d’aujourd’hui ! Vous pouvez observer sous la télévision, un meuble dans lequel on trouve : Xbox, Switch, lecteur DVD, enceintes fixes et portatives, sans oublier la boxe, sans laquelle pas d’internet, etc. Un environnement peu recommandable lorsque l’on sait aujourd’hui les conséquences sur le cerveau et le corps humain.
Nous allons poursuivre la visite par le musée de l’écologie. Suivez-moi !

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