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A l’écart : trois jours à Strasbourg

jeudi 7 avril 2016

Lier le lieu (où l’on vit, travaille, étudie, que l’on découvre aussi peut-être) à des textes d’auteurs souvent contemporains, puis à l’écriture et à la prise en main d’un site web, tel est le fil rouge des déambulations littéraires proposées par L’aiR Nu.

Concrètement, comment les choses se passent ? En amont, nous sélectionnons une quinzaine de textes à partir d’une thématique pré-définie mais restée secrète. Nous repérons ensuite sur le parcours les endroits où ces poèmes, extraits de romans ou d’essais seront lus. Le jour J, nous annonçons aux participants que s’ils acceptent de nous suivre, ils devront s’attendre à les lire eux-mêmes. Et voilà : nous partons, appuyons sur Play, lisons, nous arrêtons, reprenons notre marche, nous abritons s’il pleut, etc.

Cette fois-ci, à Strasbourg, le thème choisi était celui du lieu à la fois inconnu et intime, étrange et familier. Tout a commencé à la médiathèque André Malraux qui nous accueillait durant le festival par le début de La Nef des fous de Sebastien Brant. Tout s’est terminé au café L’étage avec la lecture d’un texte de Philippe de Jonckheere dans lequel il raconte avoir été gardien d’écluse à 19 ans. Entre temps, nous avons lu des extraits de Jean-Christophe Bailly, Assia Djebar, Robert Walser, Bernard Frank, Nathalie Sarraute, Julien Gracq, Albane Gellé, Bruno Schulz, Françoise Héritier, Leslie Kaplan, Monique Maitte, des tweets du collectif SDF Alsace et un texte de Virginie Gautier. Nerval et Goethe, qui étaient également au programme, ont été chassés par la pluie mais les participants ont pu avoir un jeu de tous les textes dès le lendemain.

Le deuxième jour, après ces lectures et une première prise de notes permettant de fixer un peu les impressions, eut lieu à la médiathèque un atelier d’écriture dans lequel il s’agissait également de lire à voix haute et d’enregistrer, avant de commencer à entrer textes, sons et images dans le site dédié à la déambulation. Le titre, A l’écart, a été choisi par les participants. C’est également ainsi que se nomme le très court poème de Robert Walser lu la veille pendant la balade lors d’un arrêt à l’Université, au Centre de culture numérique - qui nous a au passage abrité et très bien accueilli.

Les exercices des ateliers étaient fondés sur certains des textes découverts pendant la déambulation. Outre un travail sur les impressions, devenues des tweets le lendemain puis des textes à part entière, il a été question grâce à Albane Gellé de lieux des commencements puis, suivant la réflexion de Françoise Héritier, de ce qui fait le sel de la vie.

Il y eut donc deux séries d’enregistrements : la première, dans les rues, le jardin botanique ou les locaux de l’université. La seconde, dans la salle de la médiathèque, au fur et à mesure que les textes étaient écrits, puis retravaillés par les participants. D’où la possibilité de changer de texture sonore, de mixer ou non, de n’entendre, ou non, que les voix.

(ci-dessus : au café de l’association L’étage)

Ensuite, les participants ont pu entrer leurs données sur un site à la fois pensé en amont pour l’occasion et laissé relativement ouvert pour accueillir leurs suggestions. Textes, sons, latitude, longitude et photos ont ainsi été intégrés pour permettre une nouvelle sorte de déambulation, à la fois textuelle, visuelle et sonore.





Hormis l’arbre en fleurs, toutes les photos de cet article ont été prises par Alain Walther. qui a suivi ce travail durant trois jours pour le festival et y a contribué, tout comme Franck Queyraud : grand merci à eux, ainsi qu’à tous les participants.
Et comme le disait pendant ce temps-là la #nuitdebout :


Voir en ligne : A l’écart - Racontars 2016