16 mars

matin
Un serveur qui plante, une appli qui ne se lance plus, une ergonomie d’interface un peu bancale. Je ferme tout, regarde le plafond. Si je l’enlève, le plafond, je vois quoi ? Il y aurait, je suis prêt à le parier, un autre plafond.

midi
Chez l’épicier, petite surface. Bondée quand j’arrive, comme sans doute depuis le matin. Il ne me manque que du produit pour la vaisselle, c’est bête. J’essaie d’organiser une file d’attente à l’extérieur, on discute avec trois hommes là, on en laisse sortir trois ou quatre et j’entre pendant que les autres attendent. Difficile de tenir la file, j’imagine qu’une fois parti, si personne ne prend la suite de mon petit discours, ça sera à nouveau la foule au coude à coude. Un type lance que la grippe ça existe mais le covid ça non c’est inventé ! Il invective, il rentre, il sort, il prend sa voiture et part. Cette scène va m’empêcher tout l’après-midi d’écrire, jusqu’à ce que je l’écrive, cette scène, mais je n’aurais rien écrit d’autre.

soir
Et voyant passer ces stars qui se font tester, et sont positifs, au virus, j’ai des pitchs évidents qui surgissent en moi depuis quelques semaines déjà. C’est un virus qui ne s’attaque qu’aux pays riches, et particulièrement les plus polluants, et parmi la population de ceux-ci il s’attaque aux plus riches, il cherche les chefs de l’organisation humaine, il reconnaît ça à peu près, le virus, parce que mutations après mutations il a fini par trouver ce qui réduit les émissions de CO2 des humains, ce qui permet à la nature de retrouver sa respiration et peut-être qu’une mutation plus radicale va trouver la brèche fatale etc. Et puis j’évite de toucher la barre du métro, ensuite il faut bien ouvrir la porte et prendre un risque, et se dire que penser à tout ça était vraiment parasite et je suis déjà arrivé mais quel gâchis ; et pourquoi pas plus de test sur tout le monde ? Comment calculer, à partir des données starifiées, ce qu’il en est de manière générale ? Commencer la projection c’est déjà avoir peur.