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19 mars

lundi 23 mars 2020 - Ce qui nous empêche

Je ne vois pas tout passer, sur Twitter, mais je comprends que des journaux de confinement bourgeois paraissent et provoquent des réactions. J’en lis un pour voir, c’est tellement outré que c’est drôle. Et puis il y a tellement de choses qui se passent pendant ce temps, je m’en fiche bien. Chacun écrit bien ce qu’il veut, au contraire, il n’y en a pas assez. Dans les cabinets ministériels et présidentiels, que se dit-il ? C’est quoi le journal de ceux-là ? Ils préparent quoi ? Il veut dire quoi Macron quand il dit qu’il saura tirer les conséquences (et ça veut dire quoi, d’abord, de "tirer des conséquences", je pensais qu’on "tirait" des leçons ou des flashballs par exemple), est-ce qu’il veut dire qu’il saura comment mieux privatiser, mieux libéraliser ? Le préfet de Paris avec sa casquette trop grande façon Lord Casque Noir avec son sourire sadique, il est content pour quelle raison exactement ? Je voudrais lire leur journal. Et aussi celui de mes éboueurs qu’on applaudit pas à 8h du matin. Et les caissières du Super-U qui sont fidèles au poste et indispensable à la survie dans ce contexte, qui peuvent mourir pour ça. Et les soignants bien sûr, qui étaient en grève il y a à peine un an, pour sauver ce qui restait alors d’un système de santé déjà bien abîmé depuis plusieurs gouvernements — on peine à retrouver le compte, ça a commencé quand ? Tous les contours s’accentuent, l’horizon devient flou, naviguer à vue, dire qu’on demandera des comptes, mais ça ne suffira pas, "Macron démission" est trop court. Se demander comment prendre le pouvoir, comment court-circuiter toute la masse institutionnelle qui pèse, gélatine géante qui est la meilleure défense du système, comment constituer autre chose, et mondialement.