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26 mai

vendredi 29 mai 2020 - Ce qui nous empêche

Le ciel de confinement [1] me semble plus présent, quand je le regarde, je le regarde plus longtemps, avec plus d’attention, je ressens mieux la possibilité de lâcher ce que je dois faire, ou crois devoir faire, écrire, produire, préparer, entre les différentes micro-tâches qui, il est vrai, tendent à disparaître à mesure que ce que je termine (ateliers, textes) n’a plus besoin d’être débattu, pensé, briefé et débriefé, tout s’étiole et il ne reste que le ciel à regarder et, ce soir, ce violet particulier, sombre, moins mauve qu’habituellement à cette heure, je ne sais pas pourquoi, peut-être un effet de ce fin croissant de lune, ou de la texture différente des particules fines et polluantes, ou peut-être aussi le fait de regarder longtemps, simplement plus longtemps, sans bouger, sans penser à rien d’autre que voir les arbres dont les branches se font des politesses, restant à quelques empans l’un de l’autre.


[1ou de déconfinement, ça n’a pas changé pour moi