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Confinement jour 13, dimanche 29 mars : jour sans énergie, sous le choc de la veille

dimanche 14 juin 2020 - Ce qui nous empêche


Jour venteux avec dans l’après-midi de splendides giboulées de grêle ; j’en ai compté cinq avec le grand jeu : la lumière qui change, grand soleil et puis très sombre, la grêle qui claque sur les vitres.
Nous avions envisagé d’aller courir dans le cadre de l’autorisation officielle limitée - notre quarantaine tire à sa fin et sur le chemin de l’arrière, peu de risque de croiser qui que ce soit -, mais la météo nous aura obligé à rester chez nous. Pas même au jardin : froid et vent fort.

De toutes façons j’avais décidé que puisque c’était dimanche je pouvais ne rien faire.

Ce à quoi je me suis consacrée avec un grand succès. J’ai poursuivi la lecture de "Feu de tout bois" de l’amie Elisabeth, et lu de vieux journaux de l’année 1939, que mon grand-père maternel conserva et que j’avais à sa mort sauvés in-extremis de la benne.

Il n’est resté d’actif que les abdos - squats - pompes du matin, les petites écritures du quotidiens, des heures de repas à peu près civilisées, et une sieste à l’heure de la sieste - interrompue par un appel de R. le beau-frère de mon co-confiné d’époux.

Un appel téléphonique du fiston a ensoleillé ma matinée, des messages échangés avec notre fille m’ont inquiétée. Elle dit en effet avoir pris froid et me demandait l’autorisation de rallumer les radiateurs, alors que j’avais en vain tenter de la dissuader de les éteindre la semaine passée, présumant d’expérience le côté prématuré d’une telle action.

Je suis restée, que je le veuille ou non, marquée par l’accident de la veille, dont j’ai parlé via SMS avec ma sœur. En causer avec elle m’a fait du bien. Seulement je n’ai pu m’empêcher dans la soirée de guetter avec le cœur battant plus fort, chaque voiture qui passait (pas de chance, il y en eut, malgré que rien ne soit officiellement allégé dans le confinement) ; ni non plus de retarder l’heure du dîner - comme si un accident risquait de se reproduire alors que nous allions passer à table -. Le son du choc, ce bruit métallique sec, bref, fort, impossible à cataloguer, m’est resté en tête et est revenu à mes oreilles plusieurs fois dans la journée.

Parmi les ami·e·s et connaissances : beaucoup de malades en condition de rester encore chez eux, pas mal de guéris mais qui évoquent toutes et tous une forte fatigue résiduelle, une litanie d’annonces de décès de grands-parents. Quelques survivants, également.

La France est encore minée par cette polémique au sujet d’un médecin qui prône un traitement particulier (à base d’un anti-paludéen, si j’ai bien compris), et ça continue. Au plus grand mépris de patients qui avaient besoin du traitement pour une tout autre pathologie et se retrouvent en danger.

Tom Hanks et sa compagne vont mieux et sont de retour aux USA. Le chanteur Christophe est en réanimation.

Je ne parviens déjà plus à répondre aux messages que je reçois. Pour la première fois, la multiplicité des canaux (qui m’écrit via messenger, qui sur WhatsApp, qui par mail, qui via Twitter ou Insta, qui par SMS) me semble présenter une difficulté, mi da fastidio. Le marrant de l’histoire étant qu’au début du confinement j’avais eu la naïveté de penser que c’était le moment ou jamais d’écluser mon retard en la matière.

En fin de journée grâce @MGZALLP , je me souviens mais un peu tard, que je voulais regarder le piano de plus près, histoire de voir si je pouvais faire quelque chose en vue de l’accorder. L’énergie m’aura manqué.

Statistiques : 713 171 cas (dont : 33 551 morts et 148 900 guéris)
source : Coronavirus COVID-19 Global Cases by John Hopkins CSSE