Du temps à se voir en chien
mardi 14 avril 2020 - Ce qui nous empêche
Au fil des jours, Dita Kepler, qui contrairement à toi peut aller où elle veut, perçoit mieux comment s’organise le mouvement chez les terrestres confinés. Une heure de promenade c’est l’hygiène minimale, c’est l’hygiène maximale, c’est du temps de prison. C’est du très vieux calcul pour éviter les étripages. C’est un calcul d’en haut déduit de l’expérience, passé par le chemin de ronde, confirmé aux fenêtres. C’est l’espace minimum, maximum des frottements, des frictions. C’est du temps de jugement et de macération secoué comme un tapis. C’est la poussière sur les passants. C’est le temps que ne prend pas le mari pour tuer sa femme espère-t-on vaguement en arpentant le parc tandis que Dita K file entre les sapins, se cogne aux drones commandés par centaines. Ce n’est pas du temps de santé, de parcours avec rondins, hop hop, chasse à la bête, saut de rivière. C’est du temps à se voir en chien.
Désormais, je suis visible plus que vous, pense Dita Kepler.