Littérature Radio Numérique

accueil

en mai

lundi 25 mai 2020 - Ce qui nous empêche

Lundi 18 mai 2020
les deux derniers jours, la date s’est transformée en avril – un mois comme un instant – ne pas aller trop loin : au mont Saint-Michel ? (sans omelette,sans colifichets merdiques, qu’est-ce qu’il reste de cette abbaye ? un moine peut-être...) - la loi est là pour contraindre aussi : on aime à l’enfreindre, les A2D on en avait déjà vu il y a soixante quinze ans, pendant la guerre – qui était là, qui est là pour s’en souvenir ? la moitié des morts de l’épidémie était en asile ; les deux tiers peut-être des morts avait plus de soixante dix ans (chiffre du jour : 90 % des morts étaient âgés de plus de 65 ans) ; et alors ? a-t-on jamais eu le droit de choisir sa mort ? n’appartient-on pas à un pays, un état une nation des impôts une sécurité sociale et une pension ? Début de semaine difficile hein mais les nouvelles de l’ami photographe – plutôt bonnes, jusque mi juillet, suivre le protocole – il y a dans les monarchies (mais au palais du faubourg Saint-Honoré aussi, qu’on se rassure) (nous sommes en monarchie ?) un chef du protocole – à l’image STGME2 lors de son discours roboratif du huit mai – oui, on est en mai, oui… dvd usb dlamerde « en mai fais ce qu’il te plaît » d’un obscur Christian Carrion (2015) (obscur pour qui ? c’est la question)

peut-être s’abrutir dans la lecture (j’en suis au 6 avril, je dispose d’une soixantaine de pages d’articles de journaux – je vais voir – lire jusqu’à l’extase ou le dégoût – 93 encore (il y a chez Victor Hugo quelque chose de lyrisme, ou du romantisme, quelque chose qui me va (image du jour, le billet de 5 (nouveaux) francs - ah non, déjà postée non) – j’en suis presque arrivé ici (mais en suis-je jamais parti ?) aux billets du journal pendant le week-end mais est-ce que c’est bien important docteur (ici image de Jerry Lewis – lequel changeait de chaussettes tous les jours sans les remettre jamais) ? (d’ailleurs je poste par trois les journaux d’Air Nu en pendant le week-end)

en revenant, ne pas oublier de lire à s’abrutir « La Horde d’Or » - déjà débutée mais trop lourd (un peu comme cette histoire populaire du peuple français (Gérard Noiriel, Agone je crois bien) ou les mémoires de Ray : mais ceux-ci furent terminés) – penser à classer les photos aussi et à illustrer de part et d’autres – regarder les choses qu’on avait à faire et voir ce qui a été fait – rien – comme si de rien n’avait été – rien - passer

c’est quelque chose de difficile à dire : la culpabilité peut-être, le refuge et la réclusion – les gens alentour – sans doute n’attend-on que ça – dans la nuit du lundi au mardi, j’ai cruellement senti que ma raison défaillait et que les choses recommençaient, plus ou moins : recommencer n’est pas le terme, il y a une espèce de retour sur quelque chose de déjà advenu dans un recommencement – ça avait déjà existé mais je n’en avais seulement qu’entendu parler – j’ai repensé à la façon dont mon propre père a dû s’engager, comme on dit, vers quarante trois (il n’avait pas vingt ans) je suppose et dire « je m’en vais » - mais il avait sans doute aussi le moral et la morale avec lui – moi moins des deux : j’avais une sensation de garder au dedans de moi quelque chose de précieux mais d’inutile, ma santé que les enfants avaient à l’esprit d’épargner – quelque chose de la fuite, je ne crois pas mais si j’avais été malade, n’aurais-je pas emporté avec moi la maladie là où j’irais me réfugier, me terrer, me mettre en retraite, faire valoir mes droits, une vie entière de travail ? – je regarde longtemps encore mes seize ans, la première journée d’usine, la joie des ouvriers quand la journée (le mois, l’année) se termine – il y a de ça un demi-siècle – j’avais à l’idée les – c’est à ce moments que j’entends que Piccoli nous a quittés - à l’idée les divers moments dont j’ai le souvenir de l’année soixante – j’avais aussi à l’idée « je m’en vais à la guerre » « je m’en vais faire la guerre » les angoisses probablement de ma grand-mère (sa mère, elle avait vu son mari se faire arrêter chez son frère, déporté, emprisonné puis libéré, peut-être l’avait-elle su, je crois, puis à nouveau déporté sans savoir à ce moment, février quarante quatre) (en février régulièrement il pleut durant deux semaines parfois – puis le temps à nouveau se remet au beau) – quelque chose qui a une relation avec cette façon d’être et d’avoir survécu – alors on lit les récits de Marguerite (et de Robert), de Marceline et de Simone (et de Primo), on écoute ce que disait Jorge - déclaration à l’hôtel Lutétia (qu’était-ce de 40 à 44, le quartier général des SS ? torture dans la prison du Cherche Midi,juste là, à l’autre coin du boulevard Raspail ?), parler de ce qu’on a vécu, comment en est-on sorti, pourquoi vivre ? - et puis on continue le chemin, perdant des cheveux et portant dans les nuits des insomnies -