Mi-chemin
lundi 25 mai 2020 - Ce qui nous empêche
Nel mezzo del cammin di nostra quarantena
mi ritrovo ancora per una stanza oscura,
e la diritta via, se esiste, vedo appena…
(Mes excuses à Dante)
Confiné depuis un peu plus de deux mois, avec à L.A. un peu plus de deux mois avant que cela ne finisse (si on ne prolonge pas à nouveau…). Qu’ai-je appris durant ce temps ?
- Que nos sociétés sont fragiles,
- que l’économie mondiale l’est tout autant,
- que l’incompétence de nos dirigeants peut être mortelle,
- que l’égoïsme de nos concitoyens n’est pas à sous-estimer,
- que l’incertitude aiguise la peur / l’angoisse / l’agression,
- que l’ignorance aiguise la xénophobie / le racisme / l’intolérance,
- que la vie des masses est bien peu de chose,
- que la liberté des uns prévaut sur la santé des autres…
Autant dire que la situation n’a fait que confirmer ce qu’on savait déjà. Ce qu’on ignore, c’est ce qui vient après. À ce propos…
Je repense ces derniers temps au poème « To a Mouse ». J’ai un faible pour la poésie de Burns, et pour ce texte en particulier. S’adressant à une souris dont il avait détruit le nid avec une charrue, et cela juste avant l’hiver qu’elle ne survivra donc sans doute pas, il conclut en lui disant :
Still, thou art blest, compar’d wi’ me !
The present only toucheth thee :
But Och ! I backward cast my e’e,
On prospects drear !
An’ forward tho’ I canna see,
I guess an’ fear !
(
Tu es encore heureuse, comparée à moi !
Le présent seul te touche :
Mais, hélas ! je jette l’œil en arrière
Sur de lugubres perspectives !
Et ce qui est devant, quoique je ne puisse pas le voir,
Je le devine et le crains !
– Tr. M. Léon de Wailly
)
Le voyage continue...