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et donc on rêve

mercredi 29 avril 2020 - Ce qui nous empêche

Mercredi 22 avril 2020
et donc on rêve
vers le haut de l’avenue du Maine, le cabinet d’un médecin qui ressemble à peine à notre secrétaire d’État foreign office/quai d’Orsay j’en passe et d’autres – je crois qu’il était à la guerre (pardon aux armées) dans le précédent – c’est à peu près comme ça, les choses vont et nous, nous trimons – encore que de trimer on aimerait peut-être plus : le manque de loyauté dans le travail en fait quelque chose qu’on agonit, alors que c’est un anxiolytique puissant qui de plus nous permet de payer notre loyer et nous apportait des relations parfois amicales avec nos semblables – le télétravail est en bonne voie, merci – pardon, j’ai dérivé – le cabinet je ne consulte pas, j’apporte des fleurs – il se trouve que ce cabinet (j’y entre pour chercher une amie (ou un, je ne sais pas exactement)) est situé au rez-de-chaussée, que cette entrée est celle d’une espèce d’usine qui confectionne des coussins, lesquels sont recouvert d’une espèce de satin ou de velours dans les verts, dans les mauves, ils s’entassent dans une annexe, assez immense remise à droite – plus loin, les boxes des médecins ouverts vers le bas, on aperçoit par là un appareil à prendre la tension qui dépasse, un autre à écouter - ça doit bien avoir un nom – un stéthoscope (du grec stetos poitrine) (inventeur Laennec (René – 1781-1826) (image du jour prise au Petit Larousse 1961) - ce sera tout on sort, la place, l’église, de l’autre côté des avenues qui ici se croisent le cinéma (où ma grand-mère « dieu merci » avait ses habitudes) – inch allah disait-elle aussi, parfois -

dormir et s’en souvenir n’est pas une mince affaire là (on remarque pourtant que je ne vois pas le visage du médecin, c’est important, il n’est que caché – probablement par le temps qui passe)

établir la liste des personnes citées, plus celle des lieux – peut-être des films, il n’y en a que peu – le nombre de choses, d’événements, de gens vus, connus ou non, avec qui on parle comme d’habitude des autres - je me souviens de ce touriste japonais qui me demandait je ne sais plus quoi, sans doute son chemin, à qui j’ai proposé de téléphoner avec ma carte – qui se confondait en excuse - passer sous silence les agissements des autochtones – se souvenir, ne pas oublier – mais ça va servir à quelque chose ? ces questions sans réponse

il y avait dans un des livres lus cette incise amusante « Le lieutenant Voisinet était passé à côté de sa vocation de zoologue, suivant les ordres impérieux d’un père qui l’avait flanqué dans la police sans discussion » - ça se passait sans doute au siècle dernier, probablement - mais ces agissements me rappellent parfois à la réalité – au fantasme plus exactement – des moments de déprime : si mon propre père avait été de ce genre – mort trop vite, trop tôt sans doute – peu importe, j’ai vaguement et très distinctement le souvenir de l’allée Berlioz, de cette cérémonie, vers onze heures du matin, en été, les feuilles des arbres et le refus de poser quelque chose sur sa tête – la chemise grise dans le pantalon noir achetés au printemps l’avant-veille – m’aurait-il flanqué employé de mairie ou quelque chose dans un ministère, une préfecture, une gendarmerie ? – serviteur de l’État fonctionnaire à tout prendre – c’est vraiment une déprime noire qui alors m’étreint – une affaire de sécurité peut-être ou quelque chose…

finalement prendre les choses du bon côté (envoyer une facture) (relire des ouvrages ou seulement les lire) (regarder les feuilles venir, entendre le vent y souffler, ne pas s’effrayer, ne pas se laisser envahir par la peur) – le soleil ? Peut-être – la lune, les étoiles – parler avec les enfants, appeler les amis, dire regarder voir – et reprendre souffle -