Franky, Tony, Félix
lundi 6 avril 2020 - Ce qui nous empêche
on regardait nos mains : elles portaient peut-être notre propre mort – on regardait ceux qui éternuaient dans leur coude – la toux, les humeurs, la mort si proche – tout n’est pas si noir – les gestes qu’on apprend à l’école, se laver les mains, tousser en mettant sa main devant sa bouche se laver les mains encore - la cité scolaire en septième – les deux années suivantes en horaires aménagés - trop de choses en même temps : tant pis – l’heure avait été changée, pourquoi faire ? rien - on avait des idées de la semaine sanglante (je parviens à la fin du livre de C.Talès : une horreur) (on ne parvient guère à trouver quelque grâce à cette humanité versaillaise – ni à l’autre, pourtant non plus ? Ah la liberté...) (du vingt-trois au trente mai) – un texto à mes sœurs – les quotidiens avec mon frère et mes filles – les mômes restés à l’appart – retrouvé la version New York New York Franki et Tony (je ne sais plus son nom à lui) (Bennett je crois, Tony Bennett) (co-incidence… !) (ici avec Ella,en souvenir de son amitié avec Marilyn – la façon de traiter les femmes de « la voix » et notamment NJB avait quelque chose de tellement contemporain...) (ignoble, certes) – cette horreur que le travail comme il est conçu aujourd’hui : son code est mort, tué par la loi et les décrets, l’état d’urgence sanitaire t’en rajoute une couche : on se demande dans quelle mesure ils n’en profitent pas mais on le sait : on bosse avec ses propres outils, on paye ses assurances, on paye son électricité son internet l’usure de sa machine - ça va bien, on télétravaille – merci qui ? –
on avait réalisé une copie d’une messe qu’on lui avait donnée et qu’il écoutait , agenouillé devant son lit tout en priant (il arrivait aussi qu’on laissât la porte de la prison du peuple ouverte) : pendant ce temps-là – un peu plus tard quand même – fin avril (le 26 si mes souvenirs sont bons) un pape plus ou moins mourant (plus ou moins fumier) (cette parenthèse aurait valu six siècles plus tôt le bûcher à son auteur : les temps changent) un pape paulo the sixth écrirait une lettre où le « sans conditions » employé signerait l’arrêt de mort du président enlevé et largué laissé pour compte honnis perdu à jamais -
l’affaire de la superstition (à l’hôtel, il n’y avait pas chambre treize, ainsi qu’ici n’existe pas de numéro de ce genre pour samedi dernier) – celle des années passées (le Gaffiot ouvert à une bonne page en 4°composition de latin (Félix me dit Ivan) ; à cette même époque, de l’importance de porter les mêmes vêtements aux compositions et à leurs restitutions ; les patiences faites dans la rue - soixante six) – la Commune (terminée dans le feu et dans le sang, cette horreur) ; Aldo Moro (idem) ; l’enfance ailleurs et le changement de respiration : la Bourboule, l’été soixante deux – pratiquer le générique de la maison[s]témoin - la carte postale de la girafe « loin des yeux mais pas loin du cœur » envoyée à mes frère et sœurs – ce sentimentalisme qui parfois m’anime qu’exècrent d’autres - l’épisode de la crise d’asthme à l’hôpital Percy du Petit Clamart – la confusion de Petit Clamart avec Pont Cardinet (ça commence pareil) : la gare Saint Lazare et arrivé là, non, celle de Montparnasse : courir – toujours rechercher le point de vue à adopter : celui des enfants peut-être – écouter Django Reinhardt – et Stéphane Grapelli : le visage du violoniste à la télé des années soixante – et celui de cet organiste, j’ai oublié son nom Pierre Spiers ou Spierce non ? faudra chercher (qui ressemblait à Pierre Sabbagh mais cheveux blancs) - je ne sais plus – la télévision d’alors - on siffle le gouvernement aussi, c’est une affaire qui roule