Tous les pouvoirs possibles
jeudi 2 avril 2020 - Ce qui nous empêche
Je vois ce qu’elle veut dire. Je veux dire que j’entends, je l’entends quand elle parle de l’époque bouche cousue bouche close, lorsqu’elle regardait par la fenêtre l’inatteignable autre côté. Des années plus tôt, elle avait nommé Journal du silence, journal de la lutte ce qui m’empêchait de desserrer les dents, moi, Dita Kepler, et comment je me cognais aux murs. Aussi on se comprend.
Mais suffit. C’est déjà trop. Je n’ai jamais dit je et je vais continuer.
On le sait, par moments, Dita Kepler reprend les rênes. Il suffit de dire ce qu’on ressent. Dita, c’est le personnage fermé, qui ne sait pas communiquer et pourtant ouvert à tous vents. Dita, le confinement, elle voit très bien ce que c’est, emboitée comme elle est dans le décor où le hasard la jette. Mais qu’on ne s’y trompe pas : elle ment comme elle respire. Les murs, elles les traverse. Elle ment comme elle respire et c’est faux au carré : on ne sait pas si elle respire. Pour savoir qui elle est, c’est là.
Faisons simple : on a besoin de Dita Kepler. Il nous faut tous les pouvoirs possibles, vol, invisibilité, méta et anamorphose, don d’ubiquité, passe-muraille, perception minérale, animale, végétale, vitesse de propulsion, lecture dans les pensées. Dita, par essence, a tout. Qui l’écoute ? Qu’importe.
Dita Kepler t’ouvre la route. Tiens-toi prêt.