Littérature Radio Numérique

accueil

vendredi 20 mars : le remontage du canapé

vendredi 5 juin 2020 - Ce qui nous empêche

Je me suis fixé de faire une chose utile pour la maison par jour, et donc aujourd’hui c’était le re-montage du très ancien canapé, celui que mes parents n’utilisaient même plus. Il vivotait, démonté, dans le sous-sol de leur pavillon de banlieue depuis quelques décennies, lorsque j’ai dû entreprendre de vider ce dernier. Je ne l’avais donc pas vu se faire démonter (au sens littéral), ce qui fait que j’ignorais comment procéder.

Finalement mes souvenirs d’enfance me sont venus à la rescousse et à deux, mon co-confiné et moi, non sans quelques efforts musculaires conséquents, nous y sommes parvenus.

Le temps d’y travailler, nous avions, je crois, bien oublié la pandémie.

Des mesures se rapprochent visant à faire bosser comme des damnés les survivants dont les entreprises ou employeurs auront franchi la barre, d’autres allant dans le sens d’une restriction des déplacements (finis les "exercices physiques à proximité du domicile").

Du travail réapparaît à mesure que les gens s’organisent : ainsi un comité de lecture dont je fais partie annonce un report des réunions, mais réclame, c’est logique, des avis de lectures. Par ailleurs, des camarades de la radio m’ont demandé de pouvoir être jointe demain fin de matinée. Mon petit projet pour Arras n’est, c’est désormais officiel, que suspendu.

Je vais devoir également m’occuper de mon émission. Comme il n’était pas prévu que j’enregistre cette semaine, puisqu’avant même la décision de lockdown, j’avais décidé de venir en Normandie - tiens, au fait, penser à tenter de me faire rembourser mon billet de train -, je crois que je ne m’en tracasserai qu’au moment où j’aurais dû préparer celle du prochain mercredi. Le confinement rend l’énergie disponible limitée, on croirait que le fait de rester entre quatre murs la contient.

Je suis encore la Rai ou plutôt Rai News 24 mais seulement au soir. L’augmentation du nombres des décès (627 aujourd’hui même) est terrifiant si l’on n’y pense. Les commentateurs disent que l’insouciance du dimanche 8 est en train de se faire payer, tant de gens en vadrouille. Nous (au sens : les Parisiens) avons fait pareil le dimanche 15. Le pic du danger sera donc vers le 27.

La Chine redémarre, du moins dans les régions les plus atteintes au début (Wuhan par exemple). Il leur aura fallu 58 jours. En appliquant au cas français la même durée, on atteint la date du 14 mai. Comme nous avons mis quinze jours de trop au moins avant de prendre les mesures qui s’imposaient, on ne s’en sortira sans doute pas avant fin mai.

Belle sieste l’après-midi.

Puis quelques choses que je devais faire : une facture EDF à régler et tenter de limiter les dégâts sur les comptes bancaires. Période bizarre qui combine moins de frais - du moins dans notre cas - avec des rentrées d’argent beaucoup plus incertaines. Au bout des comptes, qu’est-ce cela donnera ?

Un peu de lecture enfin. Mon co-confiné se marre aux éclats en lisant Modiano. Je me souviens de l’humour de cet auteur, mais reste un peu perplexe quant au fait qu’il fasse ouvertement rigoler.

De mauvaises nouvelles me parviennent concernant la mère d’une grande amie. Je pense à elles.

Je songe enfin aux gamers, j’en connais un, qui, s’ils ne sont pas trop atteints, doivent vivre leur meilleure vie.

Il pleuvait au matin. N’étant pas sortie à part au moment de la session bricolage pour aller à l’abri de jardin chercher des vis, je n’ai pas trop prêté attention aux conditions climatiques par la suite. Il y a eu du vent, un peu fort, le soir.

Je m’apprête à relire le journal d’Anne Frank.

Statistiques :
272 167 cas (dont : 11 297 morts et 87 403 guéris)
source : Coronavirus COVID-19 Global Cases by John Hopkins CSSE
L’Italie possède désormais le triste record du nombre de morts.