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jeudi 28 mai 2020 - Ce qui nous empêche

Jeudi 21 mai 2020
trois jours sans presque rien (il y a des ajouts des jours suivants, parfois, de temps à autre, il ne faudrait jamais en finir), c’est que les choses ont changé , on lit la Révolution française, on se promène avec des masques, on reçoit des amis ou des connaissances ou la famille, tout a changé à nouveau un petit peu – il ne se passe rien sur le front du travail – il faudrait relire ce qui a été écrit ce serait bien, ce serait professionnel mais ce n’est qu’un passe-temps probablement – mais en vrai beaucoup de travail pour rien – l’horreur au Brésil – je me souviens de « Bahia de tous les saints » cette merveille, et des films brésiliens – « Bacurau » ou « Les bruits de Récife » - je me souviens du cinéma et des poèmes-express commentés chroniques (ou chroniqués commentaires) au SILO chez l’ami Lucien – le cinéma au studio de Radio Ivre sur la place de la Contrescarpe, les peintres les touristes – Paris sans les touristes n’est certainement plus Paris – je me souviens d’Hemingway Borges Antunes – cette attirance pour le sud – je ne m’en guérirai jamais (et pourtant Venise est au nord sans conteste) (j’ai tant aimé y voir au loin les Alpes) (j’ai tant aimé la bora à Trieste où je ne fus jamais) – et Svevo qui arrête de fumer – parfois le souvenir de « tu ne peux pas imaginer » - parfois celui de la rue de Lille – la Seine, marcher, le goudron – évidemment les cafés – lire donc écrire un peu oublier les travaux rétribués – non, aujourd’hui, quarante jours après Pâques, un truc dans ce genre-là -

add. du 28 mai
vers dix : vu ça dans un journal (indiqué par madame Savelli, qu’on remercie) :
« Ce fantoche blême, inconsistant, usé, précocement abruti. C’est ça qu’il faut subir, c’est à ça qu’il faut faire des sourires, c’est de ça que je dépends. A cause de cette envie d’être imprimé. (…) Puisque je suis assez bête pour m’accrocher à ça. Qu’un bouquin paraisse, qui porte mon nom. Avec une couverture criarde et du papier sans avenir. » (Feuilles volantes)

c’est de Georges Hyvernaud parlant de son (premier si j’ai compris) éditeur – cool. Après d’autres il a dû cesser de chercher à « publier ». C’est égal – ils (et elles) ne sont pas tous semblables – on peut croire aussi à d’autres possibilités – on fait ce qu’on peut (dans l’article, qui indique qu’on ferait mieux de la fermer, deux allusions à Leila Goncourt (assez transparente) et à Bois Dormant (ça l’est moins) : ce qu’il m’apparaît, c’est que personne n’a jamais forcé un lecteur (ou une lectrice) à lire quelque chose. Ce que j’en dis…). ON ne se taira pas.

vers onze :
une pensée aussi pour cet ami qui a perdu sa mère aujourd’hui – qu’elle repose en paix et pour elle au moins, ainsi, c’est mieux