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mercredi 18 mars confinement jour 2 : autoquarantaine

mercredi 3 juin 2020 - Ce qui nous empêche


Nous sommes donc en auto-quarantaine et j’ai réussi à me faire obéir par le conjoint (trop) insouciant qui veut sans arrêt sortir faire les courses.

Pour autant et comme nous avions de bonnes chances en partant tôt de ne croiser presque personne (5 personnes + 1 cycliste + 1 autre cycliste entrevu) sur un chemin large et pratiquement désert par temps de rien de spécial (1), et que c’est explicitement autorisé, nous sommes allés courir, dûment munis de notre auto-autorisation.
Il faisait un temps merveilleux, et le printemps s’approche. Courir dans ces conditions nous a fait un bien fou.

Je crains que ça ne reste pas autorisé bien longtemps (2).

Le reste de la journée est passé en un clin d’œil, ce qui advient souvent, en temps normal, lorsque l’on se consacre à ce qu’on aime faire ou que l’on ne déteste pas : lessive, repas (frugaux), les écritures du quotidien, réponses aux messages - particulièrement nombreux en cette période où chacun est chez soi -.

Une sieste mais très brève car un SMS reçu m’en a sortie, et que j’étais contente de recevoir.

Une excellente nouvelle confirmée est arrivée peu après et c’était très étrange de sentir la bouffée de joie que j’aurais dû normalement éprouver, coupée dans son élan par les circonstances. Au fond, le message signifiait seulement que si je survis mon avenir s’annonce plutôt bien. Encore faut-il passer avant cela, le cap de l’épidémie. Et que qui me l’a envoyé et l’entreprise qu’il représente le passe aussi.

Les gens ici, à ce que j’en vois par une des fenêtres qui donne sur le parking d’un petit supermarché, gardent leur distances et ravalent leurs saluts, sont bien disciplinés. Aux bribes captées de conversations dans le silence du très peu de circulation, ainsi qu’aux attitudes, on devine toutefois une certaine incrédulité.

J’ai envisagé de travailler au défrichage du jardin.
Finalement n’en ai pas eu le temps (!). Beaucoup d’échanges avec les uns et les autres m’ont retenue au téléphone ou à l’ordi. Pour une fois que nous disposons de nos heures, nous nous causons en « de loin », mais longuement.

Matoo a une fois de plus écrit un billet que j’aurais aimé savoir écrire. Ce qu’il dit concernant la part politique c’est exactement ce que je pense et ressens : Maison

Je maintiens le rendez-vous du soir avec Rai News 24 rassegna stampa. Le pire de l’épidémie est annoncé en Italie pour mercredi prochain. Il nous faut donc nous attendre en France à l’horreur pour fin mars / début avril. Nous n’y échapperons pas.

Je maintiens à toute force, au besoin contre le sommeil, l’écriture de ces chroniques.

PS : un merveilleux billet sur le blog de Couac. C’est assez beau comme toutes les blogueuses et blogueurs de qualité que je suivais se sont spontanément réactivés.

(1) Les anciennes voies de chemin de fer
(2) D’ailleurs en Italie, déjà des restrictions dans les zones où il y a saturation des services d’urgence.

Statistiques : 214 894 cas (dont : 8 732 morts et 83 313 guéris)
source :
Coronavirus COVID-19 Global Cases by John Hopkins CSSE