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peut-être ?

mercredi 8 avril 2020 - Ce qui nous empêche

17. Mercredi 1° avril 2020 (peut-être)
pas trop envie de faire des vannes (déjà que d’habitude, cette histoire de poisson hein) (tellement idiotes aussi toujours) – les gens passent moins : la boulangerie ferme un jour sur deux – dehors les gendarmes contrôlent – on lave le linge à la main – Annie Ernaux portait à l’agenda les jours de lessive des draps, je me souviens – je me souviens de Cergy-Pontoise, Corbeil-Essones, Evry-Courcouronnes, Saint-Quentin-en Yvelines – et Marne-la-Vallée à cinq heures du matin « vous allez travailler ? » - je me souviens de la Vache noire, des Quatre chemins : on comptait les autos, il faisait moins douze à Sceaux - il faudrait regarder (on regardera) la chronologie exacte s’il se peut mais il s’agissait de ces jours-ci, tandis que Aldo restait dans son réduit, à prier souvent, à écrire beaucoup, à penser à son petit fils souvent aussi, Andreotti (Giulio, président du conseil des ministres de l’Italie d’alors – assez mouillé (trempé dégoulinant dégueulasse) P2 et Gladio et le reste, notamment mafia) et Romano Prodi (probablement alors – à vérifier - son ministre des affaires étrangères) (je ne suis pas sûr de la présence lors de cet événement de Sandro Pertini, président de la république) d’autres encore interrogeaient les astres une voyante les cartes ou les âmes mortes lors d’une séance de spiritisme – il faudrait trouver où, et dans quelles conditions – qui était présent et le bastringue, mais enfin, ça en dit un peu long sur leur façon de gouverner (du moment ?) quand même – qui était-ce déjà pour tonton, je ne sais plus une docteure en sciences humaines frelatée(s) je crois bien – l’ordure faurisson était bien prof aussi (il me semble que cette pourriture de salazar aussi) – début avril, les capitaines commençaient-ils à penser à ce qu’il adviendrait, vingt six jours plus tard, en cette année 74 ? - en Angola, une chose est certaine c’est qu’on tuait tant qu’on pouvait d’indigènes – les images, une quinzaine, du début du film de Maria de Medeiros (Capitaines d’Avril, 2000), le froid dans le dos – Antonio Lobo Antunes était-il déjà au Portugal ? affrétait-on des navires ? - ici on a éteint la radio lors des informations (cette pourriture, cette complaisance pour l’abrutissement par des chiffres idiots : le gouvernement quant à lui légifère : dans quelle mesure ces gens sont-ils des assassins ?) - les vieux meurent, on les isole dans leur chambre, qu’ils meurent donc seuls mais en s’acquittant, ah oui quand même, des loyers à trois mille euros mensuels – quand même : on est philanthrope ou on ne l’est pas – complètement dégoûté du tour pris par les choses -

lessive à la main, essorage en torsion – sous le soleil, exactement (chanson de merde)
autre chanson de merde : si vous toussez, si vous avez de la fièvre vous êtes peut-être malade dit le poste, et par là, le gouvernement (il y a comme on sait équivalence pratiquement totale grâce à notre si bien campée Sybille) : on voit la pertinence dudit car tout est dans le « peut-être » - mais non, si tu tousses, et si tu as de la fièvre, tu es malade – point.

le sable brûlait aux pieds nus, on courrait on riait – on restait allongés dans l’eau, au loin les rochers faisaient une barrière à ne franchir sous aucun prétexte – au coin de l’avenue il y avait la maison de R. qui klaxonnait pour qu’on vienne lui ouvrir le portail ou pour prévenir de son arrivée – sur la fin, nous vivions dans la maison qui fait le coin de l’avenue et de la route principale, en face de la station service où ma mère connaissait suffisamment le couple de pompistes pour aller boire avec eux un verre à l’apéritif – quelque chose à l’anis, ou plutôt du whisky - je ne crois pas qu’elle aimât l’anis mais peut-être – l’après midi sur la plage passait le vendeur de bomboloni – ce sont des beignets, ce pays a le beignet en amour, on en fait des sandwichs qu’on trouvera à Belleville (fricassée au masculin pour frit/cassé : on ouvre le beignet, on y pose une couche de caviar d’aubergine – ça ne se dit pas comme ça mais purée - passons – deux ou trois morceaux de pomme de terre cuite à l’eau, pas mal de thon, une ou deux variantes (des légumes cuit dans du vinaigre) un quart d’œuf dur plus deux olives, un peu d’harissa et au besoin une cuillerée à soupe d’huile d’olive : emballez c’est pesé deux euros cinquante sur le boulevard - le pain perdu au miel de ma grand-mère ou les manicotti de (ma tante) TNPPI (je crois qu’on appelle ça ici des roses des sables) – on peut en trouver aussi dans les restaurants tunisiens, par exemple le Carthage presque au coin de la rue de la Verrerie et de celle des Archives – le mieux c’est d’aller chez Douïeb du côté de la rue Montmartre évidemment (rue Geoffroy Marie)
- à l’image (la même que dans la maison[s]témoin du jour, au loin, Tunis et en arrière plan, le Boukornine