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Papicha, c’est un surnom qu’on donne aux jolies jeunes filles en Algérie – belle gosse, ou joli ptit lot quelque chose dans le genre (c’est le cas de le dire : le genre, voilà). Elles sont quatre ou plus, elles suivent leurs études en internat – quelques unes font le mur. C’est assez ordinaire, sinon que ça se déroule en Algérie durant les années de plomb (daté en 1997 – de nombreuses scènes mettent en scène ces ignobles personnages (femmes ou hommes, voilà qui vous a un air nouveau cependant) qui veulent par la force des armes faire triompher leur idéologie imbécile).
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Mais non, ces jeunes femmes veulent vivre libres, insouciantes, désirantes et désirables, insoumises. Les garçons (peu nombreux, mais seconds rôles assez machistes)
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draguent assez gentiment – mais l’idée qu’une femme puisse être libre les insupporte. Dommage sans doute. Elles sortent, en taxi se refont leurs maquillages.
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Vivantes.
Cependant, les meurtres terribles (la soeur de l’héroïne, Linda (Meriem Medjkrane), meurt en pleine rue – scène magnifique) et les exactions, les chantages, les pressions sont partout. Les hommes dominent, les femmes se voilent et se taisent. Mais parfois tuent, elles aussi.
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Les jeunes files jouent pieds nus au football, entre elles, on se bat – en réalité, la bataille est peut-être perdue mais on la livrera quand même.
Il y a l’héroïne Nedjma (Lyna Khoudri) qui veut devenir styliste – tout tourne d’ailleurs, en réalité aussi, autour des vêtements – il y a ses amies qui défileront habillées de ses robes, il y a la directrice de l’école (Nadia Kaci). Dans Alger, la ville qu’on voit parfois.
Il y a beaucoup plus : il y a que le film, sorti à Cannes et assez remarqué pour être projeté ensuite à Paris et ailleurs, ne sortira pas en Algérie. Pourquoi ? Mystère (pas épais le mystère, vraiment pas : mais tous les vendredis on réclame à corps et à cris la liberté – de vivre, tout simplement). Et ce qui est plus surprenant peut-être (le film est une coproduction entre la France, l’Algérie, la Belgique et le Qatar), le film représentera l’Algérie aux Oscars dit-on (février 2020).
Nous verrons. Ce qu’on en retient, cependant, c’est cette grande douceur qui peut exister dans les relations entre humains (parfois) quel que soit leur genre…
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Papicha, un film de Mounia Meddour.