On avait eu droit au tragique La chambre du fils (2001), ainsi qu’au Mia Madre (2015) tous deux magnifiques – les adjectifs n’en disent jamais assez.
Des histoires de famille, peut-être – mais on aime ce réalisateur.
Est-ce qu’on cherche de la promotion, de l’éveil, de l’attention ?
C’est un monde terrible (comme dit Jean Seberg, lorsque Preminger l’interroge (en 1955) lui posant la question de savoir si elle veut être actrice : « terriblement » dit-elle) (« oh badly ! ») (elle a dix-sept ans et onze mois) (elle est de trente huit) – terrible) ça se passe, ça se déroule à Rome (comme, tu te souviens sûrement, Journal Intime (1995)) on en voit peu, mais on ressent la ville quand même (on est installé à la gare, les trains sont en contrebas dans la surexposition de lumière; on est à l’aéroport; on est sur les quais du Tibre, sur le bord d’une route bretelle, la nuit – au loin l’Aventin, l’une des sept collines – au loin Ostia et la mer et Pasolini, puis Civitavecchia et Stendhal et Cinecitta et Federico – au loin) (enfin tout ça)
Trois étages d’un immeuble, trois (ou quatre) familles qui vivent là. Des histoires mêlées. Trois temps (cinq ans plus tard, puis cinq ans plus tard)
![](https://www.lairnu.net/ville-et-cinema/wp-content/uploads/2021/11/18-E.-Lietti-R.-Scamarcio-╕-Alberto-Novelli-1024x659.jpg)
On ne parle pas de cinéma (tant mieux), leur travail c’est plus le droit – Monica est femme au foyer, elle accouchera immédiatement de Béatrice (le bébé sur l’image) son mari (Giorgio – Adrianno Giannini) absent, toujours absent (dans la première période, puis moins) (sa mère perd la tête… et elle craint aussi pour sa propre santé mentale – elle se trouve ou se retrouve, pense-t-elle, trop seule)
![](https://www.lairnu.net/ville-et-cinema/wp-content/uploads/2021/11/Capture-decran-de-2021-11-18-12-04-41-1024x676.png)
Puis le juge, sa femme et leur fils (par qui un des scandales arrive) (il y en a aussi trois)
![](https://www.lairnu.net/ville-et-cinema/wp-content/uploads/2021/11/Capture-decran-de-2021-11-18-14-07-03.png)
ça commence un peu comme ça
![](https://www.lairnu.net/ville-et-cinema/wp-content/uploads/2021/11/Capture-decran-de-2021-11-14-16-33-15-1024x553.png)
le môme Andrea ivre tue une passante (tandis que Monica s’en va accoucher seule de Béatrice) retrouvé ceci – ça se passe dans cette rue –
![](https://www.lairnu.net/ville-et-cinema/wp-content/uploads/2021/11/Capture-decran-de-2021-11-18-12-16-30-1024x598.png)
les camions du tournage, via Montanelli à Rome – puis ceci (le garage ou finit la course du môme Andrea ivre)
![](https://www.lairnu.net/ville-et-cinema/wp-content/uploads/2021/11/Capture-decran-de-2021-11-18-12-17-39-e1637318490840.png)
trois histoires tricotées, tressées, montées plus ou moins parallèlement pour n’en faire qu’une (peut-être) celle de cet immeuble
![](https://www.lairnu.net/ville-et-cinema/wp-content/uploads/2021/11/Capture-decran-de-2021-11-18-12-18-25-1024x535.png)
– la plus attachante
![](https://www.lairnu.net/ville-et-cinema/wp-content/uploads/2021/11/Capture-decran-de-2021-11-14-16-36-48.png)
peut-être parce qu’elle perd la tête – et comme sa mère s’enfuit – puis elle, qui subit l’ultimatum de son salaud de mari (comme disait Jean Renoir à propos de sa Règle du Jeu (1939…) « chacun a ses raisons « ou quelque chose d’approchant)
![](https://www.lairnu.net/ville-et-cinema/wp-content/uploads/2021/11/Capture-decran-de-2021-11-14-16-36-22.png)
trois femmes puissantes (Sarah qui envoie paître son mari, Dora qui recherche son fils
![](https://www.lairnu.net/ville-et-cinema/wp-content/uploads/2021/11/Capture-decran-de-2021-11-14-16-55-32-1024x552.png)
Monica qui cauchemarde éveillée
![](https://www.lairnu.net/ville-et-cinema/wp-content/uploads/2021/11/Capture-decran-de-2021-11-14-16-37-41.png)
mais aussi en dormant – d’autres choses encore, des développements, des rencontres, des naissances et des deuils, des procès – beaucoup de choses mais la plus belle, la plus improbable aussi, la plus attachante et la plus vraie pourtant, cette danse
![](https://www.lairnu.net/ville-et-cinema/wp-content/uploads/2021/11/Capture-decran-de-2021-11-14-16-39-39.png)
magnifique qui s’éloigne – je te la pose deux fois
![](https://www.lairnu.net/ville-et-cinema/wp-content/uploads/2021/11/Capture-decran-de-2021-11-14-16-38-31-1024x554.png)
tango milonga tout ce que tu veux, mais des dizaines de couples qui passent, dansent sur une musique magique, comme dans un rêve… tout le cinéma est là (on pense à la fin de Huit et demi – mais ici, les acteurs ne dansent pas…)..
Alors, à la toute fin, lorsque Béatrice s’en va avec son père (et son petit frère), cette image (au ralenti…) à travers la vitre arrière de l’auto
![](https://www.lairnu.net/ville-et-cinema/wp-content/uploads/2021/11/Capture-decran-de-2021-11-14-16-56-01-1.png)
extra…
Tre piani, un film de Nanni Moretti